Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres, Liverpool et Glasgow contre la politique «d'austérité» du gouvernement conservateur de David Cameron, confronté à son premier mouvement de contestation populaire depuis sa victoire aux législatives du 7 mai.

Ces manifestations marquent «le début d'une campagne de protestation, de grèves, d'actions directes et de désobéissance civile à travers le pays», a déclaré Sam Fairbairn, un responsable du groupe People's Assembly, à l'origine de ces rassemblements baptisés «Mettons fin à l'austérité».

«Nous n'aurons pas de répit avant que la cure d'austérité infligée au pays ne soit de l'histoire ancienne», a-t-il ajouté.

Réélu pour un deuxième mandat, David Cameron est accusé par ses opposants de mener une politique anti-sociale responsable d'un creusement des inégalités, tandis que le premier ministre met en avant les bonnes performances de l'économie, avec un taux de chômage à 5,5% et une croissance de 2,8% en 2014.

À peine reconduit, son gouvernement a lancé un nouveau train de mesures pour réduire la dette publique, avec 30 milliards de livres (58 milliards de dollars) de coupes prévues, dont 12 milliards dans les aides sociales au cours des deux années à venir.

À Londres, la manifestation a rassemblé des dizaines de milliers de personnes, selon les médias britanniques, qui ont défilé dans une ambiance festive entre la Banque d'Angleterre, au coeur de la City, quartier d'affaires de la capitale britannique, et le Parlement de Westminster.

«L'austérité tue», «Non aux coupes budgétaires» ou «Dehors les Tories», pouvait-on lire sur les pancartes des participants, dont certains dansaient ou jouaient du tambour.

Les coupes budgétaires du gouvernement Cameron ont un «effet dramatique» sur toute la société britannique, a estimé Sian Bloor, venue de Trafford, près de Manchester (ouest).

«Les enfants viennent à l'école avec la crainte de se faire expulser de leurs logements (...) parce que les prestations sociales de leurs parents sont coupées», a ajouté cette enseignante d'une école primaire.

Parmi les manifestants se trouvaient aussi bien des militants anti-nucléaire que des syndicalistes, mais également des personnalités, comme le comédien-activiste Russell Brand ou la chanteuse Charlotte Church.

«Je suis ici pour exprimer ma solidarité», a déclaré cette dernière en dénonçant les politiques d'austérité «injustes, inéquitables et inutiles». «Nous sommes ici dans un des pays les plus riches du monde et les inégalités sociales sont inacceptables», a-t-elle poursuivi.

D'autres rassemblements, plus modestes, ont également eu lieu à Liverpool (ouest) et Glasgow (nord) contre la politique du gouvernement Cameron.

Le premier ministre a réagi en publiant sur sa page Facebook une liste des programmes mis en branle depuis le scrutin législatif de mai.

«Je suis déterminé à ne pas perdre une seconde pour tenir nos engagements» électoraux, écrit-il, citant les aides à l'achat de logements ou le projet de loi sur l'organisation d'ici à la fin 2017 d'un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne (UE).