Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic s'est déclaré «surpris et choqué» par la décision mercredi de la Hongrie de fermer sa frontière avec la Serbie en raison de l'afflux d'immigrants clandestins.

«Je suis surpris et choqué, nous allons parler de cette décision avec nos collègues hongrois», a déclaré M. Vucic qui intervenait en direct à télévision d'État (RTS) depuis Oslo où il effectue une visite officielle.«La solution n'est pas de dresser des murs. La Serbie ne peut pas être responsable de la situation créée par les migrants, nous ne sommes qu'un pays de transit. La Serbie est-elle responsable de la crise en Syrie?», s'est interrogé M. Vucic.

Le Premier ministre s'est également demandé si son pays devait «à son tour ériger des murs (à ses frontières avec) la Macédoine et la Bulgarie?», pays voisins, d'où arrivent en Serbie les clandestins désireux d'arriver dans les pays occidentaux de l'UE.

Avant de répondre: «la Serbie ne dressera pas de murs, elle ne s'isolera pas, je ne comprend pas cette décision et j'entends en parler avec nos partenaires au sein de l'UE».

M. Vucic a noté que les migrants entraient en Serbie en provenance « de pays de l'UE», en référence à la Grèce et à la Bulgarie.

«Nous leur fournissons de l'aide, de la nourriture, mais ces gens ne veulent pas rester en Serbie, ils sont de passage», a insisté M. Vucic.

Le gouvernement hongrois a décidé mercredi de «fermer physiquement» sa frontière avec la Serbie.

La Hongrie prévoit la construction d'une clôture de 4 mètres de haut sur les 175 km de tracé frontalier entre les deux pays.

Le nombre de réfugiés entrant en Hongrie a bondi de 2000 au total en 2012 à 54 000 depuis janvier de cette année, faisant de ce pays d'Europe centrale celui de l'UE, après la Suède, accueillant le plus grand nombre de réfugiés relativement à sa population.

Selon le gouvernement, 95% entrent par la frontière avec la Serbie - qui n'est pas membre de l'UE. Quelque 75% des réfugiés entrant en Hongrie arrivent de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan, dont ils fuient les combats.

En janvier et en février de cette année, la Hongrie a également vu l'arrivée de milliers de Kosovars, poussés à l'exode par la situation économique.