Le premier ministre Stephen Harper a mentionné les conclusions de la commission sur les pensionnats autochtones lors de sa brève rencontre avec le pape François au Vatican, jeudi, mais n'est pas allé jusqu'à l'inviter au Canada pour s'excuser au nom de l'Église.

M. Harper a plutôt fait référence à la lettre envoyée plus tôt cette semaine au Vatican par le ministre des Affaires autochtones Bernard Valcourt pour informer le Saint Père au sujet de la commission.

«Le premier ministre Harper a également fait état de la lettre envoyée au Saint-Siège par le ministre Valcourt au sujet de la Commission de vérité et de réconciliation», a indiqué le bureau du premier ministre sans élaborer davantage.

Le porte-parole de M. Harper n'a pas répondu à une demande de clarification.

La rencontre de 10 minutes seulement a été plus courte que ce à quoi on se serait attendu. Le premier ministre a profité de l'occasion pour inviter le souverain pontife aux célébrations du 150e anniversaire du Canada, ainsi qu'à celles du 375e anniversaire de Montréal.

La veille, le président russe Vladimir Poutine avait eu droit à une audience de près de 50 minutes avec le pape.

Un bulletin diffusé par le Vatican n'a pas mentionné les pensionnats autochtones dans son énumération des sujets abordés avec le premier ministre canadien.

Stephen Harper a plutôt insisté sur le thème ayant dominé son voyage de six jours en Europe: sa condamnation de M. Poutine.

La visite de M. Harper au Vatican est survenue au moment où les pressions s'accentuaient pour qu'il demande des excuses papales pour le rôle joué par l'Église dans les pensionnats autochtones.

Le chef national de l'Assemblée nationale des Premières Nations, Perry Bellegarde, avait affirmé que la rencontre serait «une occasion en or» pour le premier ministre d'aborder le sujet.

La Commission de vérité et réconciliation, qui a entendu les témoignages de milliers d'anciens élèves des pensionnats autochtones, a partagé 94 recommandations la semaine dernière, incluant le souhait de voir le pape présenter des excuses en sol canadien.

Stephen Harper a été accueilli par le pape François au Vatican jeudi, à la fin de la tournée européenne qui l'a emmené dans six pays.

La rencontre a eu lieu sept ans exactement après que le premier ministre eut présenté ses propres excuses aux survivants des pensionnats à la Chambre des communes.

Les autorités canadiennes ont cependant indiqué que comme Vladimir Poutine avait rencontré le pape la veille, M. Harper voulait aborder le sujet.

«Le premier ministre Harper a parlé de la situation en Ukraine et a exprimé ses profondes préoccupations relativement à l'agression, à l'occupation et à la violence de Vladimir Poutine en Ukraine. Le premier ministre a également soulevé la situation critique des minorités religieuses aux mains (du groupe État islamique)», a indiqué le bureau du premier ministre.

Un porte-parole du Vatican a confirmé que les crises en Ukraine et au Moyen-Orient avaient été abordées au cours de la rencontre, mais que la possibilité de blâmer la Russie n'avait pas été soulevée.

M. Harper est resté au Vatican un peu moins d'une heure, mais sa rencontre avec le pape n'a duré qu'une fraction de ce temps. Il a également rencontré l'archevêque Paul Gallagher, secrétaire des Relations avec les États.

Il était accompagné de son épouse Laureen, du ministre de la Défense Jason Kenney, de trois autres ministres conservateurs et de plusieurs membres de son personnel.

Le premier ministre a participé à de courtes séances de photos, mais n'a pas parlé aux médias canadiens qui l'accompagnaient jeudi.

M. Harper a terminé son voyage par un appel au premier ministre italien Matteo Renzi.

Le premier ministre a visité l'Ukraine et la Pologne au cours de son séjour, en plus de participer au sommet des leaders du G7 en Allemagne. Il doit rentrer au Canada jeudi soir.