Les migrants qui traversent la Méditerranée pour tenter de rejoindre l'Europe devraient être renvoyés, estime la ministre britannique de l'Intérieur dans une tribune publiée mercredi par le Times.

Cette prise de position intervient alors que la Commission européenne doit dévoiler le même jour un plan d'action pour faire face à la vague croissante d'arrivées de migrants par la Méditerranée. La mesure la plus contestée est l'instauration de quotas obligatoires pour répartir entre les pays européens la prise en charge des arrivants pouvant bénéficier d'un statut de réfugiés.

Le principe des quotas, réclamé par l'Italie, est soutenu par l'Allemagne et la France, mais Londres et Budapest, notamment, y sont opposés. En outre, une telle redistribution ne pourra être imposée à la Grande-Bretagne, à l'Irlande et au Danemark, ces trois pays ne participant pas à la législation sur l'asile et l'immigration.

Pour la ministre, Theresa May, qui vient d'être reconduite à l'Intérieur par le premier ministre David Cameron, cette instauration de quotas ne pourra qu'encourager à effectuer ces traversées dangereuses.

«L'UE devrait travailler à établir des sites d'accueil sécurisés en Afrique du Nord, avec un programme actif de retours», a écrit la ministre.

«Je suis en désaccord avec la suggestion» de la chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini, selon laquelle «pas un seul réfugié ou migrant intercepté en mer ne sera renvoyé contre son gré».

«Une telle approche ne peut que favoriser la traversée de la Méditerranée et encourager plus de personnes à mettre leur vie en péril», a-t-elle ajouté.

Les autorités européennes tentent de répondre au problème des dizaines de milliers de migrants qui se lancent chaque année dans la traversée depuis les côtes africaines.

La prise en charge des réfugiés venus de pays tiers se fait pour l'instant sur une base volontaire.

Quelque 1800 personnes sont mortes dans des naufrages depuis le début de l'année, selon l'Organisation internationale des migrations.

L'Europe souhaite notamment mettre en place une opération militaire, controversée.