Environ 400 000 personnes ont manifesté vendredi dans 470 lieux différents pour la fête du Travail, avec pour principal mot d'ordre la défense du salaire minimum entré en vigueur cette année, selon la confédération syndicale allemande DGB.

«Nous n'accepterons pas que le salaire minimum soit vidé de son contenu», a déclaré le chef de la DGB, Carsten Schneider, lors du principal rassemblement à Berlin.

M. Schneider a jugé «totalement absurde» la volonté des représentants des employeurs et d'une partie des conservateurs, notamment bavarois, de remettre à plat le nouveau texte, prévoyant depuis le 1er janvier un salaire minimum de 8,50 euros bruts de l'heure. Les détracteurs de cette loi critiquent sa lourdeur administrative et redoutent un effet négatif sur l'emploi, que les premiers bilans n'ont pas confirmé.

«Celui qui veut changer la loi cherche à tricher», a renchéri à Munich Detlef Wetzel, du puissant syndicat de la métallurgie IG Metall, alors que la DGB avait dénoncé en mars les tentatives de certains employeurs de contourner la loi.

La DGB avait évoqué des allongements du temps de travail, ou encore le paiement par certains employeurs en bons d'achat ou avantages en nature du différentiel de salaire dû à leurs équipes. Le quotidien Süddeutsche Zeitung donnait l'exemple de bons pour des visites au sauna ou, dans le cas de boulangeries, de bons pour l'achat de pains et de pâtisseries.

Parmi les autres revendications de la fête du Travail figuraient les salaires des travailleurs sociaux et des éducateurs de crèche, en plein mouvement de grève, la lutte contre l'abus de contrats précaires et «la valorisation du travail», d'après la DGB.

À Weimar (centre), une cinquantaine de militants d'extrême droite ont perturbé le rassemblement syndical, arrachant le micro au maire de la ville Stefan Wolf et bousculant plusieurs manifestants. Quatre personnes ont été blessées et 29 autres interpellées, selon la police.

Dans la soirée, environ 18 000 personnes ont manifesté à Berlin et 1700 à Hambourg pour le traditionnel défilé «du 1er mai révolutionnaire» organisé par plusieurs associations d'extrême gauche et encadré par un important dispositif policier, selon les chiffres de la police.

Parti à 16h00 du quartier de Kreuzberg, dans le centre de la capitale, le cortège entendait dénoncer la «gentrification» et «l'exclusion». Des pierres et des bouteilles ont été jetées sur des voitures de police, ainsi que des bombes de peinture sur un poste de police, mais sans les violents affrontements qui se produisaient il y a quelques années encore, selon l'agence allemande DPA.

À Hambourg, «plusieurs policiers ont été blessés et plusieurs personnes arrêtées», a indiqué la police sans se montrer plus précise. Les forces de l'ordre ont stoppé un cortège de 700 personnes encagoulées parties du quartier alternatif de St. Pauli, et sont intervenues avec un canon à eau contre le cortège de 1000 personnes du quartier voisin d'Altona, qui avait allumé des fumigènes et lancé des objets en direction des policiers, d'après DPA.