Une fusillade à la kalachnikov dimanche dans une épicerie de nuit des quartiers nord de Marseille a fait deux morts et un blessé.

Si l'hypothèse du règlement de comptes, pour le moment privilégiée, venait à être confirmée, il s'agirait des troisième et et quatrième assassinats de ce type dans la région marseillaise en une semaine.

L'un des deux morts, le gérant de l'épicerie, avait été condamné aux assises.

Les faits se sont produits vers 5 h dans le quartier du Canet (14e arrondissement), boulevard Maison Blanche.

Selon les premiers éléments de l'enquête, deux hommes au moins sont arrivés devant l'épicerie de nuit et ont alors fait feu avec des kalachnikov en direction de l'établissement. Les agresseurs sont ensuite entrés dans le commerce où ils ont à nouveau fait feu.

Peu après, le corps sans vie de l'une des victimes a été découvert derrière le comptoir.

Dans un local de l'entresol où deux autres hommes avaient cherché refuge, les secours ont découvert un mort et un blessé dont l'état de santé était incertain dimanche en fin de matinée. «Il a été transporté et médicalisé» vers l'hôpital Laveran, a seulement précisé à l'AFP un porte-parole des marins-pompiers de Marseille, qui sont intervenus.

«Il n'y a pas de témoin direct. Nous sommes en train de voir du côté de la surveillance vidéo», a souligné une source policière. Les enquêteurs n'ont ainsi pas encore pu déterminer de quelle manière les tueurs étaient arrivés puis repartis.

Au moins «une vingtaine d'étuis» ont été retrouvés, à l'extérieur de l'épicerie, a précisé cette source. Le décompte à l'intérieur du commerce n'était pas encore établi vers 11 h.

L'une des victimes condamnée aux assises

Il n'y avait «apparemment pas d'autres personnes» que les trois victimes dans l'épicerie au moment des faits, selon le procureur de la République de Marseille, Brice Robin.

Les deux personnes décédées, nées en 1983, ainsi que celle grièvement blessée et hospitalisée, née en 1988, étaient connues des services de police.

Deux d'entre elles avaient de petits antécédents judiciaires, notamment pour défaut de permis. Ce ne sont pas des «profils classiques» de trafiquants, a indiqué le procureur.

Le troisième en revanche, l'un des deux morts, qui était le gérant de l'établissement, avait été condamné à un an ferme en 2004 pour trafic de stupéfiant et à quatre ans ferme, en 2006, par la cour d'assises du Var pour avoir facilité, avec violence, une évasion.

Au vu du mode opératoire, les enquêteurs penchent pour l'instant pour un règlement de comptes, mais précisent que les victimes n'étaient pas «sous le radar» de la police judiciaire de Marseille, qui a été saisie de l'affaire.

Depuis dimanche dernier, quatre personnes ont trouvé la mort dans des règlements de comptes à Marseille ou dans les environs.

Il y a une semaine, un homme d'une trentaine d'années, connu des services de police, a été tué d'au moins une balle dans la tête, dans une cité du 15e arrondissement (quartiers Nord).

Et dans la nuit de lundi à mardi, un homme de 43 ans «très défavorablement connu des services», habitant Aubagne, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Marseille, dans une cité connue pour être un haut lieu du trafic de stupéfiants, a été tué de plusieurs balles tirées à bout portant alors qu'il circulait dans cette cité.

D'après un décompte de l'AFP, la fusillade de ce dimanche porte à dix le bilan des homicides par balles depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, dont une majorité de règlements de comptes.