Plusieurs dizaines de tombes chrétiennes ont été profanées mercredi après-midi dans un cimetière du sud de la France, sans connotation apparente, selon plusieurs sources.

Apparemment, au moins un individu se serait introduit dans les lieux à la pause déjeuner des gardiens, selon le maire de Castres, Pascal Bugis, pour lequel il s'agit d'«un intolérable saccage».

«Le symbole de la croix était principalement visé», a déclaré le maire par téléphone à l'AFP. «Nous avons fait le décompte exact, 216 concessions ont été dégradées».

La procureure adjointe de Castres évalue plutôt le nombre de ces tombes à 80. Elle a décrit «des éléments posés sur des sépultures arrachés, renversés et deux croix  descellées. Une statue d'une vierge a aussi été arrachée», a-t-elle indiqué par téléphone à une correspondante de l'AFP.

Aucun tombeau n'a été ouvert, «seuls les symboles ont été abîmés et certaines stèles ont été cassées», selon M. Bugis.

La procureure adjointe a indiqué n'avoir vu, «pour l'instant, aucune connotation à caractère religieux ou racial». Pas de tags, pas de graffitis, mais des dizaines de Christ en croix jetés à terre, une statue imposante de la vierge également découverte par un photographe de l'AFP dans une allée du site.

Dans ce cimetière de 7 hectares abritant 8000 concessions, un carré juif situé à l'autre bout du site a été épargné.

Dans un communiqué, le président François Hollande a «condamné avec la plus grande fermeté» la dégradation de «plusieurs dizaines de tombes chrétiennes» dans ce cimetière, qualifiant ces faits d'«actes indignes». Des actes qui «portent atteinte aux valeurs de notre République», a-t-il souligné en précisant que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, se rendrait jeudi sur place.

«Tout sera mis en oeuvre pour que leurs auteurs soient rapidement identifiés et punis», a-t-il ajouté.

Au mois de février, environ 300 tombes d'un cimetière juif de l'est de la France avaient été vandalisées, ainsi qu'un monument aux victimes de la Shoah, avec un «clair» mobile antisémite de leurs auteurs, cinq adolescents.

Photo: AFP