Un groupe d'une quinzaine d'anarchistes ont été arrêtés mercredi dans la cour du Parlement grec, dans le centre d'Athènes, où ils ont réussi à pénétrer pour manifester contre «les prisons de haute sécurité» et pour les droits des détenus.

Les policiers ont rapidement arrêté les manifestants qui ont toutefois réussi pendant quelques minutes à hisser une banderole devant l'entrée du Parlement, sur laquelle était inscrit «Solidarité avec les grévistes de la faim, satisfaction de leurs revendications», selon une source policière.

Ils ont été transférés dans une fourgonnette de la police à la Direction de la police d'Athènes, selon la même source.

Presque une vingtaine des détenus condamnés à de lourdes peines, membres des groupes terroristes du «17 Novembre» et de «La Conspiration des cellules de feu», observent une grève de la faim depuis plusieurs jours dans diverses prisons du pays, réclamant la libération de certains de leurs camarades «pour des raisons de santé» ainsi que la suppression des prisons de haute sécurité.

L'un des grévistes a été transféré mercredi à l'hôpital pour être soigné, selon une source policière.

Le porte-parole du gouvernement de la gauche radicale Syriza, Gabriel Sakellaridis, a qualifié de «provocante et incompréhensible» l'action des anarchistes alors que le gouvernement d'Alexis Tsipras, au pouvoir depuis le 25 janvier, a décidé «d'améliorer les conditions dans les prisons et de supprimer les prisons de haute sécurité».

Le ministère de la Justice a déjà annoncé l'élaboration d'un projet de loi dans ce sens.

Le porte-parole a souligné que l'action des anarchistes trahit «la décision récente du gouvernement de supprimer la clôture de sécurité située devant le Parlement».

Cette barrière avait été installée lors de grandes manifestations violentes anti-rigueur à Athènes au pic de la crise grecque il y a trois ans, et le nouveau gouvernement l'avait symboliquement retirée, au lendemain de sa victoire.

La mobilisation de petits groupes d'anarchistes s'est accentuée ces derniers jours à travers la Grèce. Des bâtiments des universités à Athènes et Thessalonique sont occupés dans le cadre de ce mouvement pour l'amélioration des conditions dans les prisons.