Les 150 victimes - 144 passagers et 6 membres d'équipage - du crash mardi de l'A320 de la compagnie allemande Germanwings dans les Alpes françaises sont originaires d'une quinzaine de pays, selon les autorités françaises.

L'appareil effectuait la liaison entre Barcelone et Düsseldorf.

L'Allemagne et l'Espagne payent le plus lourd tribut, avec au moins 72 Allemands et 51 Espagnols tués.

Selon la Lufthansa les victimes sont de 18 nationalités différentes.

Voici le point sur la nationalité des victimes confirmées mercredi à 16h00, qui n'exclut pas la présence éventuelle de binationaux à bord:

EUROPE

La grande majorité des victimes sont européennes.

- Allemagne: le président de Germanwings Thomas Winkelmann a confirmé la mort de 72 Allemands, parmi lesquels 16 adolescents et deux enseignants d'Haltern (nord-ouest de l'Allemagne). Le groupe revenait d'une semaine à Llinars del Valles, près de Barcelone, dans le cadre d'un échange scolaire.

Deux bébés de nationalité allemande se trouvaient aussi à bord, ainsi que deux chanteurs de l'opéra de Düsseldorf, le baryton-basse Oleg Bryjak, âgé de 54 ans, et la contralto Maria Radner, 33 ans, qui venaient de se produire dans l'opéra de Richard Wagner «Siegfried» au Gran Teatre del Liceu de la capitale catalane.

- Espagne: au moins 51 Espagnols figurent parmi les 150 victimes, selon le gouvernement espagnol.

Le président de Germanwings a pour sa part évoqué plus tôt le chiffre de 35 citoyens espagnols tués, tout en soulignant que la nationalité de certains passagers n'avait pas encore été établie.

Parmi les victimes, figuraient un couple de jeunes mariés qui partait s'installer à Düsseldorf, une dizaine d'hommes et femmes d'affaires ainsi qu'un femme et son bébé de 7 mois.

- Grande-Bretagne: le ministre des Affaires étrangères Philip Hammond a fait état de trois ressortissants britanniques tués et n'a pas écarté «la possibilité d'autres victimes britanniques». 

- Belgique: au moins un Belge figure parmi les victimes, selon le ministère belge des Affaires étrangères.

- Danemark: une victime danoise, selon le patron de Germanwings. 

- Pays-Bas: un ressortissant néerlandais se trouvait à bord, selon Germanwings. Il s'agit d'une jeune fille de 20 ans, selon les médias néerlandais.

AMERIQUE LATINE

- Argentine: trois citoyens argentins avaient embarqué sur le vol 4U 9525, selon les témoignages de leurs proches: un jeune couple de 28 ans, en vacances en Europe, et un homme d'affaires, résidant au Paraguay.

- Colombie: le ministère colombien des Affaires étrangères a fait état de deux morts colombiens.

- Mexique: deux Mexicains figurent parmi les victimes, selon le ministère mexicain des Affaires étrangères.

- Venezuela: deux citoyens vénézuéliens figuraient sur la liste des passagers, selon Germanwings. 

- Chili: une femme résidant habituellement au Venezuela, selon l'ambassadeur du Chili en France.

AMÉRIQUE DU NORD 

- États-Unis: trois Américains ont péri dans l'accident, a confirmé le département d'État. 

ASIE

- Australie: deux Australiens sont morts dans la catastrophe, selon le Premier ministre Tony Abbott.

- Japon: deux Japonais résidant à Düsseldorf figuraient sur la liste des passagers, selon le ministère nippon des Affaires étrangères. La compagnie Germanwings n'a pour sa part cité qu'un Japonais.

- Kazakhstan: le ministère kazakh des Affaires étrangères a confirmé le décès de trois ressortissants, précisant qu'il cherchait à vérifier la nationalité d'une éventuelle quatrième victime.

MOYEN-ORIENT

- Iran: deux Iraniens étaient à bord, selon Germanwings.

- Israël: la compagnie allemande a cité un Israélien parmi les victimes.

AFRIQUE 

- Maroc: un jeune couple, selon une source diplomatique marocaine.

«Chacun est en train de recenser les différentes nationalités», a déclaré le Premier ministre français Manuel Valls, précisant qu'«il appartient à la compagnie Lufthansa et aux autorités espagnoles et allemandes de fournir, l'ensemble de ces données».

Interrogé lors d'une conférence de presse à Berlin, un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schäfer, a lui refusé de donner des chiffres de nationalités, estimant l'exercice «prématuré». «Environ la moitié des victimes sont des citoyens allemands», a-t-il confirmé. Mais pour «environ 10% des victimes, nous n'avons pas de certitude», a-t-il souligné.

Liste de passagers toujours attendue

«Il y a un gros point noir : on est près de 24 heures après la catastrophe et la liste des passagers n'est pas arrêtée. C'est une épreuve supplémentaire pour les familles», a souligné Stéphane Gicquel, représentant de la Fédération française des victimes d'attentats (FENVAC).

Parmi les victimes figurent 72 Allemands, selon Germanwings, dont deux bébés, 16 adolescents d'Haltern (nord-ouest de l'Allemagne) qui étaient en échange scolaire avec des élèves espagnols, ainsi que deux chanteurs de l'opéra de Düsseldorf, Oleg Bryjak et Maria Radner.

La liste des passagers comportait aussi au moins 49 Espagnols, a annoncé mercredi Madrid.

Outre l'Allemagne et l'Espagne, les États-Unis, l'Argentine, l'Australie, la Belgique, la Colombie, le Danemark, la Grande-Bretagne, Israël, le Japon, le Maroc, le Mexique et les Pays-Bas ont perdu des ressortissants.

Les autorités du Kazakhstan ont fait état de la présence à bord de trois Kazakhs. Le président Hollande avait aussi parlé mardi de la possibilité de victimes «turques».

Deuil national en Espagne

L'Espagne observait mercredi une première journée de deuil national au lendemain de l'accident qui a coûté la vie à 150 personnes, dont plusieurs dizaines d'Espagnols.

Mariano Rajoy, le chef du gouvernement, a suspendu toutes ses activités pour se rendre en France, à proximité du site de l'accident de l'A320, dans les Alpes-de-Haute-Provence (sud-est). Il devait faire étape à Barcelone pour accueillir à bord le président régional catalan Artur Mas.

Un deuil national de trois jours a été décrété, avait annoncé la veille la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria.

Les deux hommes qui s'opposent politiquement depuis que M. Mas souhaite organiser un référendum d'autodétermination de la Catalogne ont surmonté leurs différends pour l'occasion et se rendront ensemble à bord d'un Falcon officiel, un voyage de plus d'une heure jusqu'à Marseille.

Pendant ce temps à Madrid, le Congrès a suspendu sa séance. Les députés ont observé à midi (7 h à Montréal) devant le bâtiment situé dans le centre historique de la capitale où les drapeaux sont en berne, une minute de silence. Les sénateurs ont fait de même ainsi que de nombreuses administrations un peu partout en Espagne.

Le journal catalan ARA a affiché en une un grand ruban noir en signe de deuil, comme la télévision publique espagnole TVE et certains comptes Twitter.