Les autorités italiennes ont procédé à 17 arrestations et 33 expulsions dans la mouvance jihadiste depuis les attentats de Paris début janvier, a annoncé mercredi le chef de l'antiterrorisme italien, Mario Papa.

Au total, 4432 personnes ont été contrôlées et 141 perquisitions menées, a-t-il ajouté lors d'une audition devant une commission parlementaire, selon des propos rapportés par la presse italienne.

Les expulsions «ont été décidées pour des activités liées à la criminalité commune susceptible de financer» des terroristes, a-t-il précisé.

Parallèlement, «depuis janvier, nous avons renforcé les contrôles dans les milieux où peuvent émerger un loup solitaire», a assuré M. Papa en expliquant que ceux passés aux actes, comme à Paris, étaient souvent connus auparavant pour des délits de droit commun.

Selon lui, l'Italie est également menacée par le retour des jeunes partis combattre en Syrie: «En Italie, ils ne sont que 65, mais les milliers de combattants partis d'autres pays européens pourraient avoir un passeport communautaire et donc entrer en Italie».

En revanche, M. Papa partage moins les inquiétudes de certains face à la présence éventuelle de terroristes au milieu des milliers de migrants débarquant chaque mois sur les côtes italiennes.

«Si on s'en tient aux faits, jusqu'à présent cela ne s'est jamais confirmé, même si cela pourrait être démenti dans quelques mois», a-t-il déclaré.

En janvier, le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano, avait annoncé que l'Italie disposait d'une liste d'une centaine de personnes considérées comme proches de la mouvance jihadiste et étroitement surveillées.

«Nous avons relevé la sécurité au niveau le plus haut», avait-il déclaré. «C'est un travail qui doit nécessairement être mené dans l'ombre, mais croyez-moi, il est mené sans relâche».