Sept personnes ont été tuées lorsqu'un hélicoptère de l'armée serbe, qui effectuait une mission médicale de transport d'un bébé vers un hôpital, s'est écrasé vendredi soir près de Belgrade, le pire accident de ce genre en près de vingt ans.

«Malheureusement, il n'y a pas de survivants», a précisé samedi le ministère de la Défense dans un communiqué.

À bord de l'hélicoptère se trouvaient les quatre membres de l'équipage, deux médecins et le bébé âgé de cinq jours, a précisé le premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, au cours d'une réunion d'urgence de son gouvernement, retransmise en direct par la chaîne nationale de télévision RTS.

Pour sa part, le chef d'état-major de l'armée serbe, Ljubisa Dikovic, a affirmé pendant une conférence de presse qu'il s'agissait du pire accident d'hélicoptère enregistré par l'armée serbe depuis 1996, sans donner davantage de détails.

Un photographe de l'AFP a pu constater que l'appareil reposait par sa partie avant dans un champ boueux.

La queue du MI 17, un hélicoptère de fabrication russe, a été arrachée et projetée plusieurs mètres plus loin, et des débris sont éparpillés à des dizaines de mètres à la ronde. Des enquêteurs s'affairent autour de la carcasse.

Cet aéronef était intervenu pour transporter le bébé, qui souffrait de troubles respiratoires, vers un hôpital belgradois après que l'ambulance à bord de laquelle il se trouvait avait été bloquée sur une route à environ 200 km au sud de Belgrade, en raison d'un glissement de terrain.

L'hélicoptère se dirigeait vers l'aéroport de Belgrade, à 20 km à l'ouest de la capitale serbe, où il a rencontré des problèmes à l'atterrissage en raison d'un fort brouillard.

«La tour de contrôle a perdu le contact avec l'hélicoptère qui s'est écrasé dans la zone autour de l'aéroport», a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué.

Conditions météorologiques «sérieuses»

Le chef du gouvernement a précisé que l'appareil avait perdu le contact avec la tour de contrôle vendredi à 22h31 au moment où il s'apprêtait à atterrir. Il avait disparu des radars quelques minutes après.

De son côté, le chef d'état-major de l'armée a indiqué que deux commissions d'enquête avaient été mises en place pour déterminer les circonstances et les aspects techniques de l'accident et précisé que les résultats étaient attendus vers la fin du mois.

Il a affirmé que l'équipage de l'hélicoptère était très expérimenté, avec 4000 heures de vol pour le pilote. Il a également assuré que l'appareil était en parfait état d'un point de vue technique.

Lorsque la mission a été approuvée, les conditions météorologiques étaient «sérieuses», mais cela ne posait aucun problème particulier à un équipage si expérimenté, a déclaré à la presse le commandant de l'unité d'hélicoptères, Predrag Bandic.

Selon les médias locaux, vers l'heure à laquelle l'accident s'est produit, plusieurs avions effectuant des vols commerciaux qui devaient se poser sur l'aéroport de Belgrade avaient été orientés, en raison d'un fort brouillard, vers d'autres destinations.

Peu avant l'accident, à la demande des autorités, les deux grands stades de football de Belgrade, ceux des équipes de l'Étoile rouge et de Partizan, avaient allumé les projecteurs dans l'espoir d'offrir une chance à cet hélicoptère d'y atterrir.

Le gouvernement a décrété une journée de deuil national dimanche.