Environ 375 personnes ont manifesté samedi à Newcastle à l'appel du mouvement islamophobe Pegida contre 2000 contre-manifestants réunis pour dénoncer ce premier rassemblement au Royaume-Uni, a annoncé samedi la police de Northumbria, faisant également état de cinq arrestations.

«Les deux rassemblements se sont déroulés sans incident», a assuré Laura Young, de la police de Northumbria. Cinq hommes âgés de 17 à 54 ans ont été interpellés pour des soupçons de troubles à l'ordre public et d'ivresse sur la voie publique, selon la police.

Newcastle, une ville du nord-est de l'Angleterre de 280 000 habitants, accueillait également samedi le match de football de Premier League opposant l'équipe de la ville à Aston Villa dans le stade de St James Park pouvant accueillir 52 000 personnes.

Des heurts ont eu lieu alors que la police tentait de tenir les manifestants séparés. Une brève bagarre impliquant des membres de groupes d'extrême droite a endommagé temporairement le système de sonorisation de Pegida, selon un membre des services d'ordre.

«Pegida sensibilise. Nous voulons que le gouvernement prenne bonne note et qu'il chasse les jihadistes et les extrémistes musulmans de nos rues», a déclaré dans le cortège Donna Trainor, l'une des organisatrices de Pegida UK (acronyme allemand pour «Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident»).

«Notre principal objectif est de protéger nos valeurs britanniques et notre culture», ont ajouté les organisateurs.

Parmi les contre-manifestants, réunis derrière la bannière «Newcastle Uni», figurait notamment le député d'extrême gauche George Galloway.

«Toutes les personnes sensées au Royaume-Uni condamnent l'idée qu'un groupe nazi allemand vienne dans le Nord-Est de l'Angleterre pour tenter de semer le trouble», a affirmé le député pendant la manifestation.

«Les personnes participant à la contre-manifestation représentent des millions d'autres», a-t-il souligné.

Depuis le 20 octobre, les rangs des manifestants du mouvement allemand Pegida n'avaient cessé de grossir à Dresde, ville située dans l'ancienne Allemagne de l'Est communiste, rassemblant jusqu'à 25 000 personnes le 12 janvier après les attaques jihadistes à Paris.

Mais la mobilisation s'est essoufflée après la démission du fondateur du mouvement le 21 janvier, à la suite de la parution dans la presse d'une photo le montrant grimé en Adolf Hitler, et de la défection de plusieurs de ses grandes figures.

Le retour du fondateur à la tête du mouvement, depuis le 23 février, a donné lieu à un rassemblement de 5000 personnes à Dresde, en légère hausse par rapport aux précédentes manifestations.

Des rassemblements ont également eu lieu en Suède et en Autriche, mais ont été éclipsés, comme au Royaume-Uni, par les contre-manifestations beaucoup plus importantes.