Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders a décidé mardi d'annuler les visas de trois imams controversés qui devaient venir aux Pays-Bas en mars, sur la base d'informations de l'agence antiterrorisme du pays, a-t-on appris auprès de son ministère.

«Le retrait des visas fait suite à des informations reçues de la part du Coordinateur national de la lutte contre le terrorisme, le NCTV», a déclaré à l'AFP Ahmed Dadou, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, sans préciser la nationalité des trois imams.

«Cette décision est conforme au programme (du gouvernement, NDLR) en vue de prévenir le jihadisme», a ajouté la même source. Les visas avaient été précédemment accordés avant d'être annulés.

M. Dadou a refusé de nommer les imams, mais selon le quotidien populaire de Telegraaf, un d'entre eux semble être lié au groupe Etat Islamique.

Les trois imams devaient participer le 8 mars à un gala organisé à Rijswijk, dans l'ouest des Pays-Bas, par une fondation musulmane.

Le but de ce gala est de collecter des fonds «pour aider à améliorer le destin des orphelins, des handicapés, des sans-abri et des demandeurs d'asile à travers le monde», selon la fondation.

Mais des députés néerlandais se sont insurgés lundi contre la venue des imams, soutenant que leur but était de «prêcher la haine».

Ces députés, aussi bien de la majorité que de l'opposition, ont dès lors appelé le gouvernement à leur retirer les visas.

«Nous ne devrions pas donner aux prêcheurs de la haine un podium aux Pays-Bas», a déclaré Malik Azmani, député appartenant au parti libéral du premier ministre Mark Rutte, cité par la télévision publique NOS.

Le vice-premier ministre néerlandais Lodewijk Asscher avait annoncé en 2014 un durcissement de la politique néerlandaise vis-à-vis des imams prêchant le radicalisme, dans le but d'enrayer le jihadisme et la radicalisation de musulmans.