Le «porno vengeur», cette pratique consistant à diffuser par vengeance sur l'internet des photos ou vidéos compromettantes, sera désormais passible d'une amende et de deux ans d'emprisonnement en Angleterre et au Pays de Galles.

Le texte de loi contenant l'amendement sanctionnant cette pratique devait recevoir jeudi l'assentiment royal et entrer en vigueur dans les prochains mois.

Ces nouvelles dispositions sanctionnent «le partage de photos ou vidéos à caractère privé, sexuel, dans lesquelles ce qui est montré ne l'est habituellement pas en public».

Le délit est constitué dès lors que des images sont publiées sur l'internet sans le consentement de leur sujet, mais aussi partagées par texto, courrier électronique, ou encore lorsqu'une image compromettante, imprimée ou sur l'écran d'un téléphone, est simplement montrée à une tierce personne.

«C'est un début», a salué Laura Higgins, une responsable d'un site d'aide aux victimes de «porno vengeur». «Cela peut faciliter le travail de la police et de la justice», a-t-elle dit à l'AFP.

«C'est un problème très grave», qui n'a cessé d'augmenter ces derniers mois, a-t-elle ajouté. «Pour chaque cas que nous traitons, nous en découvrons des dizaines d'autres».

Parallèlement à cette nouvelle loi, qui renforce et précise des dispositions préexistantes en la matière, les autorités britanniques mènent une campagne de sensibilisation, avec une ligne téléphonique d'assistance et un site internet, pour inviter les usagers à réfléchir à deux fois avant de partager leurs photos intimes.

Inconnu il y a encore quelques années, le «porno vengeur», qui consiste à mettre en ligne des photos ou vidéos dénudées à la suite d'un conflit ou d'une rupture, a surfé sur le boom des réseaux sociaux et des appareils mobiles.

Aux États-Unis, la publication de telles images est considérée comme un délit dans plusieurs États américains. En Californie, le «porno vengeur» est passible d'une peine d'emprisonnement de six mois et d'une amende de 1000 $.