Les candidats du Front national (extrême droite) et du Parti socialiste se sont qualifiés dimanche pour le second tour d'une élection législative partielle dans l'est de la France, premier test électoral depuis les attentats jihadistes début janvier.

La candidate du FN, la députée européenne Sophie Montel, est arrivée nettement en tête de ce scrutin dans le Doubs, ancienne circonscription du commissaire européen Pierre Moscovici, devant son rival socialiste Frédéric Barbier, selon les deux partis.

Les résultats définitifs n'étaient pas encore connus en milieu de soirée, mais ne pouvaient plus s'inverser.

La candidate du FN avait surtout axé sa campagne sur le «péril islamiste», au lendemain des attaques terroristes qui ont fait 17 morts à Paris.

Le candidat de l'UMP (droite, parti de l'ancien président Nicolas Sarkozy), a lui subi un cuisant échec en se classant troisième, et est donc éliminé.

Le Premier ministre socialiste Manuel Valls a réagi sur Twitter estimant que le candidat PS était «désormais le candidat de tous les républicains», dans un appel implicite aux électeurs de l'UMP à se reporter sur le candidat de gauche pour battre le FN lors du second tour.

L'enjeu est de taille pour les socialistes au gouvernement, qui perdraient leur majorité absolue de 289 sièges à l'Assemblée en cas de défaite. Ils dépendraient alors davantage de leurs alliés de gauche à l'Assemblée.

S'il emporte l'élection, le FN obtiendra lui un troisième député à l'Assemblée nationale.

Si la percée du FN, dans un contexte de très faible participation, n'est pas une surprise, la qualification du candidat PS pour le deuxième tour en est une, car il devait faire face à quatre autres candidats de gauche au premier tour. La gauche a perdu 12 des 13 élections partielles depuis l'élection du président socialiste François Hollande en mai 2012.

Cela pourrait confirmer que le PS profite du regain de popularité du président Hollande et du Premier ministre Manuel Valls après les attentats de Paris.

Le second tour pour remplacer Pierre Moscovici, l'ancien ministre socialiste de l'Économie nommé commissaire européen, aura lieu le 8 février dans ce berceau de l'industrie automobile avec les usines Peugeot.

Le FN avait récolté 36% des voix dans cette circonscription lors des élections européennes de 2014.