Les États-Unis «surveillent de près» le nouveau gouvernement grec de gauche radicale, qui a promis de renégocier la dette du pays et critiqué les discussions sur de nouvelles sanctions contre la Russie, a indiqué mercredi la Maison-Blanche.

Le président américain Barack Obama a téléphoné au nouveau Premier ministre Alexis Tsipras mercredi pour le féliciter de la victoire de son parti Syriza aux législatives de dimanche, qui le place sur la voie d'un potentiel affrontement avec ses voisins européens et Washington.

La promesse de M. Tsipras de renégocier le remboursement des 269 milliards de dollars de prêts octroyés depuis 2010 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international le met en désaccord avec l'Allemagne et d'autres créanciers.

«Le président a souligné que les États-Unis, en tant qu'ami et allié de longue date, espéraient travailler étroitement avec le nouveau gouvernement grec pour aider la Grèce à retrouver le chemin d'une prospérité de long terme», a précisé la Maison-Blanche dans un communiqué.

L'agence de notation Standard's and Poor's a menacé d'abaisser de stable à négative la note «B» de la Grèce, estimant que certaines des politiques anti-austérité prônées par le nouveau gouvernement pourraient aggraver la crise.

«(C'est) assurément une situation que nous surveillons de près», a déclaré le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche, Eric Schultz.

«C'est important de noter que les dirigeants européens ont dit clairement qu'ils voulaient que la Grèce reste dans la zone euro, tout en respectant ses engagements à se réformer, et les États-Unis soutiennent ces efforts», a-t-il ajouté.

Le gouvernement de M. Tsipras a aussi fait part de son opposition à des sanctions supplémentaires contre la Russie pour son soutien aux séparatistes en Ukraine, le mettant en porte-à-faux avec ses partenaires européens ainsi que la Maison-Blanche.

Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel «se sont mis d'accord» sur le fait que la Russie devra «assumer la responsabilité» de son «soutien matériel aux séparatistes» prorusses dans l'est de l'Ukraine, lors d'un entretien téléphonique mardi soir, selon un communiqué de la Maison-Blanche.

Merkel et Obama ont aussi discuté du besoin d'une aide financière «solide» pour l'Ukraine.

Le parti Syriza est considéré comme pro-russe, et l'ambassadeur russe en Grèce a été le premier à rencontrer M. Tsipras après sa victoire.

Athènes a le pouvoir de bloquer des sanctions de l'Union européenne, étant donné que les décisions de l'UE en matière de politique étrangère doivent être prises à l'unanimité.