Un groupe turc d'extrême gauche, à l'origine d'un attentat contre l'ambassade des États-Unis à Ankara en 2013, a revendiqué vendredi l'attaque manquée perpétrée la veille par un homme armé contre des policiers devant le palais de Dolmabahçe à Istanbul.

Dans un communiqué publié sur son site internet, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) a indiqué que l'auteur de cette tentative d'attentat, interpellé dans la foulée par les forces de l'ordre, était «l'un de (ses) guerriers».

Identifié comme Firat Özcelik, l'homme avait lancé jeudi après-midi deux grenades à main qui n'ont pas explosé contre les policiers en grand uniforme en faction devant le palais impérial de Dolmabahçe, très prisé des touristes, le long de la rive européenne du détroit du Bosphore qui coupe en deux la plus grande ville de Turquie.

Le suspect a été immédiatement appréhendé par les forces de l'ordre et était toujours entendu vendredi par la police, selon les médias turcs.

Dans sa revendication, le DHKP-C a expliqué avoir agi en représailles contre le gouvernement islamoconservateur au pouvoir après la mort en mars 2014 d'un adolescent, Berkin Elvan, décédé des suites de blessures infligées par la police lors des manifestations dirigées contre le régime en juin 2013.

«Le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) est un meurtrier (...) le premier ministre de l'époque Recep Tayyip Erdogan a ordonné ce massacre», a affirmé le mouvement marxiste, interdit en Turquie.

Chef du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan a été élu président en août 2014 et remplacé au poste de premier ministre par Ahmet Davutoglu.

Les bureaux du premier ministre sont situés à quelques centaines de mètres du palais de Dolmabahçe, la résidence des derniers sultans de l'empire ottoman aujourd'hui convertie en musée.

Le premier président et fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, y est mort en 1938.

Le chef de la police turque, Selami Altinok, a démenti que l'attaque du 1er janvier visait les bureaux du premier ministre.

Le DHKP-C est l'auteur de nombreuses attaques contre des cibles gouvernementales ces dernières années. En février 2013, il a revendiqué une attaque suicide à la bombe contre l'ambassade des États-Unis à Ankara, qui a provoqué la mort d'un agent de sécurité turc.