«Tout est de la faute de l'équipe sur la passerelle», s'est emporté vendredi l'ex-commandant du Costa Concordia, Francesco Schettino, vendredi à son procès à Grosseto (Italie) après le naufrage du bateau de croisière ayant fait 32 morts en février 2012, a rapporté la presse italienne.

Après avoir été interrogé par l'accusation la semaine dernière puis par les parties civiles, l'ancien commandant, qui encourt plus de 20 ans de prison, a répondu vendredi aux questions de ses avocats, selon le quotidien local Il Tirreno et l'agence de presse Ansa.

Revenant une nouvelle fois sur les minutes qui ont précédé le choc du navire contre un rocher de l'île du Giglio, au large de la Toscane (centre de l'Italie), M. Schettino s'est écrié : «Tout est de la faute de l'équipe sur la passerelle».

«Si tout le monde était descendu du pont de commandement et que j'étais resté seul, cela aurait été préférable», a-t-il insisté. «Il n'est pas concevable que des officiers ne signalent pas au commandant qu'on se dirige vers un rocher».

Rappelant que le passage devant l'île du Giglio n'était pas une manoeuvre compliquée et qu'il n'était pas sensé en prendre le commandement, il a aussi lancé qu'il aurait «aussi bien pu retourner dans (sa) cabine», ce à quoi une voix a répondu : «Il aurait mieux valu!»

Mais l'ancien commandant est resté sur la passerelle, et en ordonnant un changement de cap quasiment à la dernière minute, il a, selon lui, au moins «évité un impact frontal».

Revenant aussi sur les heures qui ont suivi l'impact et sur sa décision jugée tardive d'ordonner l'évacuation des 4200 passagers et membres d'équipage, M. Schettino a répété avoir reçu des «informations confuses et partielles» de ses subordonnés, en particulier de la salle des machines.

«Nous n'avons pas été à la hauteur, en tant qu'équipage du navire, mais je ne veux rejeter la faute sur personne», a-t-il souligné, en estimant que le concept de «seul maître à bord après Dieu» était un peu daté. «On n'est plus au XVIIIe siècle!».

L'audition de M. Schettino, raillé à travers le monde pour avoir quitté le navire alors qu'il restait encore des centaines de passagers à bord, doit se poursuivre samedi.

Selon Il Tirreno, le procès ouvert en juillet 2013 approche de sa fin : le réquisitoire et les plaidoiries des parties civiles et de la défense pourraient avoir lieu en janvier.

PHOTO GIUSEPPE CACACE, AFP

Devant la scène du théâtre moderne de Grosseto, où le tribunal s'est installé pour permettre au public le plus large de suivre ce procès, l'ex-capitaine a nié avec vigueur, le 2 décembre, avoir tardé à donner l'alerte puis l'ordre d'évacuer les plus de 4200 passagers et membres d'équipage.