Le Parlement portugais a adopté vendredi une recommandation appelant le gouvernement à reconnaître l'État palestinien, avec les voix de la majorité et d'une partie de l'opposition.

La motion, déposée conjointement par la majorité de centre-droit au pouvoir et le Parti socialiste, principal parti d'opposition, propose de «reconnaître, en coordination avec l'Union européenne, l'État de Palestine comme un État indépendant et souverain».

L'exécutif doit «continuer à promouvoir le dialogue et la coexistence pacifique de deux États démocratiques, Israël et la Palestine», ont encore estimé les députés, ajoutant que «seules des négociations pourront garantir la sécurité et la paix dans cette région».

Le gouvernement portugais «choisira le moment le plus adapté» pour reconnaître l'État palestinien, a immédiatement réagi le ministre portugais des Affaires étrangères, Rui Machete, devant les députés.

«Le gouvernement portugais est sensible à l'appel du parlement et choisira le moment le plus adapté pour reconnaître l'État palestinien», afin «qu'Israéliens et Palestiniens cohabitent durablement et de façon pacifique», a ajouté M. Machete.

Le vote du Parlement portugais s'inscrit dans un mouvement global en Europe, au lendemain d'une initiative similaire du Sénat, deuxième chambre du Parlement français, et quelques jours après l'Assemblée nationale.

Mercredi, les députés irlandais avaient également adopté une motion demandant à leur gouvernement de reconnaître l'État palestinien, dans la foulée des Parlements britannique et espagnol.

Les tensions s'aggravent depuis l'été en Cisjordanie, mais aussi à Jérusalem-Est occupée et annexée. Dernières violences en date, un Palestinien a attaqué vendredi à l'acide et blessé une famille d'Israéliens avec quatre enfants avant d'être blessé par balle, près de Bethléem et d'un bloc de colonies israéliennes en Cisjordanie occupée.

La situation s'était tendue mercredi avec le décès de Ziad Abou Eïn, un haut dirigeant palestinien, mort à la suite de heurts avec les soldats israéliens au cours d'une manifestation contre la colonisation en Cisjordanie.