La dirigeante de l'extrême droite française, Marine Le Pen, a démenti mercredi justifier l'utilisation de la torture après des propos équivoques en réaction au rapport américain sur les sévices de la CIA.

«Interprétation malveillante. Face au terrorisme, pas d'angélisme. "Les moyens qu'on" : les moyens de la loi, évidemment pas la torture», a-t-elle tweeté en allusion à une interview à BFMTV-RMC dans laquelle elle avait jugé, dans certaines affaires de terrorisme, «utile de faire parler la personne».

Relancée un peu plus tard sur ce thème, lors de l'émission Questions d'info (LCP, France Info, Le Monde, AFP), l'eurodéputée a insisté : «la France ne pratique pas la torture, et c'est très heureux».

Le matin, interrogée avec insistance sur le rapport américain détaillant les sévices infligés par la CIA à des suspects de terrorisme, elle n'avait pas condamné ces pratiques, tout en estimant qu'«il fallait arrêter de voir dans les États-Unis le symbole du bien absolu».

«Moi, je ne condamne pas», avait-elle évacué. Sur ces sujets-là, il est assez facile de venir sur un plateau de télévision pour dire : "hou la la, qu'est-ce que c'est mal!" Ce sont des contextes très compliqués».

La torture peut-elle être utilisée parfois? avait-on insisté. «Oui, oui, bien sûr, cela a été utilisé dans l'Histoire».

«Moi je crois que les gens qui s'occupent de terroristes et accessoirement de leur tirer des informations» qui «permettent de sauver des vies civiles sont des gens qui sont responsables», a déclaré la présidente du parti d'extrême droite (qualificatif qu'elle récuse).

Ce recours à la torture, martèle-t-on, peut-il être excusable? «Il peut y avoir des cas, permettez-moi de vous dire, quand une bombe - tictac tictac tictac - doit exploser dans une heure ou deux et accessoirement peut faire 200 ou 300 victimes civiles, où il est utile de faire parler la personne».

Même sous la torture? «Avec les moyens qu'on peut», avait répondu Marine Le Pen.

Ces observations avaient immédiatement suscité des réactions négatives sur Twitter.