Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a vu mercredi dans l'abandon du projet de référendum sur l'indépendance en Catalogne, annoncé lundi par l'exécutif catalan, «le triomphe de la démocratie et de la loi».

«J'ai dit hier que c'était une bonne nouvelle et je le redis a nouveau, car c'est le triomphe de la démocratie et de la loi», a déclaré le conservateur aux médias dans les couloirs du Congrès des députés, à Madrid.

«Aucun responsable politique, aucun gouvernement, quel qu'il soit, même pas le Parlement national lui-même, ne peut se situer au-dessus de la loi», a ajouté Mariano Rajoy qui s'opposait fermement au projet du gouvernement nationaliste d'Artur Mas en Catalogne, le jugeant anticonstitutionnel.

Le président catalan Artur Mas a précisé mardi qu'il organiserait finalement une consultation symbolique le 9 novembre sur l'indépendance de la région, au lendemain de l'annonce de l'abandon de cette consultation promise depuis dix mois.

Le référendum avait été suspendu le 29 septembre par le Tribunal constitutionnel à la demande du gouvernement espagnol. L'organiser aurait conduit l'exécutif de cette puissante région de 7,5 millions d'habitants (sur 47 millions d'Espagnols) à agir illégalement et à mettre en danger les fonctionnaires qui y auraient participé.

Mariano Rajoy a affirmé mercredi ignorer la nature de la nouvelle consultation annoncée pour le 9 novembre, mais a prévenu: «Si nous voyons qu'il y a des choses qui vont à l'encontre de la loi, nous saisirons» la justice contre le projet.

«Le seul critère qui compte ici est celui dont nous avons parlé à d'autres occasions: dialogue et loi», a-t-il lancé.

«Il y aura une consultation (...), mais elle ne sera pas fondée sur le décret» signé pour organiser le référendum, avait précisé Artur Mas mardi, avant d'ouvrir aussi la porte à la tenue d'élections régionales dominées par ce sujet, poursuivant ainsi le conflit avec Madrid.