Le président catalan Artur Mas s'apprête à convoquer samedi un référendum pour le 9 novembre sur le maintien ou non de la Catalogne au sein de l'Espagne, défiant l'opposition de Madrid.

Le gouvernement conservateur espagnol, qui s'appuie sur la Constitution pour rejeter le projet d'Artur Mas, devrait très rapidement déposer un recours devant le Tribunal constitutionnel pour tenter d'empêcher cette consultation.

«Samedi, je signerai le décret de convocation de la consultation, comme je m'y suis engagé», avait annoncé Artur Mas jeudi, à la suite du vote, le 18 septembre par le Parlement régional catalan, d'une loi censée constituer un cadre légal au vote du 9 novembre.

Pour Artur Mas, cette loi régionale autorisant une «consultation populaire», utilisée comme «un instrument destiné à connaître l'avis des citoyens» et dont le résultat n'aura pas de caractère contraignant, devrait permettre de contourner l'opposition de Madrid.

Mais dans ce bras de fer, le gouvernement central est décidé à user de tous les instruments légaux pour empêcher les Catalans de voter.

La numéro deux du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, a répété jeudi que la «machine de l'État» serait mise en marche pour interdire le référendum, plaçant Artur Mas en position délicate puisqu'il a toujours promis de n'agir que dans le cadre de la légalité.

Dans ce contexte de tension, les indépendantistes ont tenté de se démarquer d'un scandale judiciaire menaçant d'éclabousser leur camp : l'ancien président de la région Jordi Pujol, âgé de 84 ans, qui fut une grande figure du nationalisme avant de se convertir à l'indépendantisme, s'explique vendredi devant le Parlement catalan sur son patrimoine placé à l'étranger.

Le 25 juillet, Jordi Pujol avait reconnu avoir placé hors d'Espagne l'héritage de son père décédé en 1980, à l'intention de son épouse et de ses sept enfants. Il a renoncé dans la foulée à tous les honneurs et avantages liés à ses fonctions passées.