Le président français François Hollande a rejeté vendredi les assertions de l'ex-première dame Valérie Trierweiler selon lesquelles il n'aime pas les pauvres et a assuré qu'en dépit de son impopularité record il resterait au pouvoir jusqu'en 2017.

«Je suis au service des plus pauvres, c'est ma raison d'être», a-t-il lancé à la presse lors d'un sommet de l'OTAN à Newport, au Pays de Galles.

Réagissant pour la première fois à la parution jeudi du livre vengeur de son ex-compagne dont il s'est séparé en janvier, François Hollande a dénoncé les attaques contenues dans cet ouvrage. «Je n'accepterai jamais que puisse être mis en cause ce qui est l'engagement de toute ma vie», a-t-il affirmé.

Dans son livre Valérie Trierweiler affirme que le président Hollande «n'aime pas les pauvres». «Je ne laisserai pas mettre en cause la conception de mon action au service des Français, et notamment de la relation humaine que j'ai avec les plus fragiles», a dit le président visiblement touché.

Le livre-surprise de son ancienne compagne Valérie Trierweiler, une journaliste travaillant pour le magazine Paris Match, a provoqué un séisme politico-médiatique en France. L'ouvrage était vendredi en rupture de stock dans la très grande majorité des points de vente.

Interrogé sur ses difficultés tous azimuts, le président français a exclu toute démission.

«J'agirai jusqu'au bout», a-t-il dit. «Je suis à mi-mandat et il n'y a pas de sondage, aussi difficile soit-il, qui puisse interrompre le mandat que donne le peuple au président», a-t-il souligné.

«Jusqu'à quand tiendra le président?», se demandait cependant vendredi matin le quotidien conservateur Le Figaro. «On sent approcher le moment où François Hollande se trouvera totalement paralysé».

«Cohérence et clarté»? 

Selon un baromètre de l'institut TNS-Sofres, réalisé avant la publication du brûlot de son ex-compagne, la popularité du président, à 55 % au début de son mandat en 2012, est tombé à 13 %. Du jamais vu pour un président français. «Il peut difficilement descendre plus», juge le politologue Philippe Braud, en considérant par ailleurs peu probable une dissolution de l'Assemblée nationale.

Depuis 1958, un président socialiste, François Mitterrand, avait déjà dû cohabiter avec une majorité et un gouvernement de droite.

Les députés socialistes «indisciplinés» savent que «s'ils renversent le gouvernement de Manuel Valls, il y aura une dissolution» de l'Assemblée nationale et ils ne pousseront pas vers «cette perspective catastrophique», estime Philippe Braud.

Un vote de confiance est prévu le 16 septembre après un discours de politique générale du premier ministre. Le premier ministre doit ensuite enchaîner avec la préparation du budget pour 2015, dont la présentation, prévue initialement le 24 septembre, a été repoussée vendredi pour, semble-t-il, affiner des orientations capitales pour l'avenir de l'exécutif.

À l'Assemblée nationale, les socialistes disposent d'une majorité absolue d'une voix, avec 290 députés sur 577. L'aile gauche de cette majorité compte toutefois une quarantaine de députés «frondeurs», qui critiquent de plus en plus la politique de l'exécutif.

Le gouvernement «aura» une majorité au Parlement, a affirmé vendredi à l'AFP le premier secrétaire du parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.

Depuis août, les mauvaises nouvelles se sont multipliées pour François Hollande. Le premier choc est survenu le 25 août avec une démission du gouvernement après de vives critiques du ministre de l'Économie, Arnaud Montebourg, dénonçant la politique économique de l'exécutif.

Confirmé à son poste, Manuel Valls a ensuite présenté une nouvelle équipe, débarrassée de l'aile gauche du parti socialiste et censée exprimer une nouvelle «cohérence et clarté». Mais jeudi, le nouveau secrétaire d'État au Commerce extérieur, Thomas Thévenoud, est limogé, après qu'il ait reconnu des «retards de déclaration et de paiement» de ses impôts.

Sur le plan économique et social, les chiffres continuent d'accabler François Hollande: une croissance nulle et un record historique de chômage (plus de 10 %). Depuis son élection en mai 2012, plus de 500 000 chômeurs supplémentaires ont été recensés, atteignant un chiffre record de 3,4 millions de sans-emploi, et il n'a pas réussi à inverser la courbe du chômage comme il s'y était engagé.