Le ténor de la gauche radicale française, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé vendredi qu'il abandonnait la coprésidence du Parti de gauche (PG), assurant vouloir continuer «le combat» politique autrement.

Selon lui, ce retrait s'inscrit dans le cadre d'une réorganisation du parti, créé en 2009. «Nous changeons notre dispositif pour l'adapter à une nouvelle stratégie», a-t-il déclaré à l'AFP assurant qu'«il n'y a ni crise, ni quoi que ce soit».

Martine Billard, coprésidente du PG, doit également quitter ses fonctions et se consacrer au réseau européen de l'écosocialisme, a-t-il ajouté.

«Nous ne sommes pas d'accord pour être enterrés avec Hollande», a expliqué M. Mélenchon, 63 ans, qui dit vouloir «tirer les leçons de ce qui n'a pas fonctionné aux élections européennes».

Lors de ce scrutin, le Front de gauche, alliance entre le PG et le Parti communiste, avait récolté à peine plus de 6 % des voix alors que le Front national (extrême droite) obtenait près de 25 % des suffrages.

«Il y a un danger qui s'annonce sur le pays», a affirmé M. Mélenchon qui avant l'été pronostiquait que Marine Le Pen allait encore gagner du terrain.

Cette crainte se double chez l'ancien candidat à la présidentielle de 2012 d'une déception profonde sur le Front de gauche qu'il a aidé à fonder.

«Un échec», selon cet ancien camarade de François Hollande au Parti socialiste, devenu son principal opposant à gauche. Jean-Luc Mélenchon n'a en effet pas digéré que les communistes s'allient aux socialistes lors des municipales de mars, notamment à Paris. Depuis les deux formations peinent à se réconcilier.