Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a menacé jeudi d'interdire le survol du territoire russe aux compagnies aériennes effectuant des liaisons entre l'Europe et l'Asie via la Sibérie, la route la plus courte, en réponse aux sanctions occidentales.

M. Medvedev a en outre indiqué que le gouvernement étudiait une série de mesures en réponse à l'arrêt dimanche des activités du premier transporteur aérien à bas coût russe, Dobrolet, provoquée par les sanctions occidentales.

La fermeture de l'espace aérien russe pour les liaisons entre l'Europe et l'Asie provoquerait pour les compagnies aériennes un important surcoût en carburant qui se répercutera sur les prix.

Elle provoquerait également des pertes pour la principale compagnie aérienne russe Aeroflot, qui perçoit des indemnités pour ces vols de transit estimées à près de 250-300 millions de dollars par an.

«Bien sûr, il s'agit d'une mesure grave. Nous devons toutefois y réfléchir», a indiqué le premier ministre russe.

Une éventuelle interdiction serait particulièrement dommageable pour les compagnies européennes, en premier lieu Lufthansa, British Airways, Air France et Finnair, qui opèrent de nombreux vols long-courriers vers l'Asie.

Bank of America Merrill Lynch a estimé cette semaine le surcoût pour ces compagnies si elles utilisaient un autre itinéraire à environ 30 000 dollars par vol.

Concernant Air France, un accord existe depuis 2001 qui autorise l'usage des routes sibériennes par cette compagnie, expliquait dès mardi le porte-parole de la DGAC (direction générale de l'aviation civile française), interrogé alors par l'AFP sur la possibilité pour Moscou de revenir sur cet accord, qui faisait déjà l'objet de spéculations de la presse russe.

Le porte-parole n'avait pas précisé le montant de la compensation financière versée par Air France à Aeroflot en échange du survol du territoire russe.