De violentes échauffourées ont éclaté lundi au Parlement turc entre députés de la majorité et de l'opposition au sujet de la formation d'une commission consacrée à la menace islamiste dans l'Irak voisin.

Coups de poing, empoignades au collet et députés cloués au sol : le dernier coup d'éclat en date au Parlement turc est survenu à quelques jours de l'élection du nouveau chef de l'État, un poste que brigue le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Les députés du Parti d'action nationaliste (MHP, opposition) ont exigé la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur les agissements de l'État islamique (EI), qui a enlevé des dizaines de citoyens turcs à Mossoul, dans le nord de l'Irak, a rapporté la chaîne de télévision privée NTV.

Pendant le vote sur cette proposition, le député MHP Ali Uzunirmak a accusé ses adversaires du Parti pour la justice et le développement (AKP), dont M. Erdogan est issu, de voter pour leurs collègues absents, les qualifiant de «malhonnêtes».

Le député AKP Mustafa Sahin a répondu à M. Uzunirmak et leur dispute verbale a rapidement dégénéré en pugilat.

Des images prises au parlement ont montré M. Sahin saignant du nez, tandis que M. Uzunirmak souffrait de blessures à la tête.

Mais les choses n'en sont pas restées là. D'autres bagarres ont éclaté lorsque le député MHP Sinan Ogan s'est accroché avec d'autres députés de l'AKP.

Tombé au sol, M. Ogan a reçu des coups au visage, ce qui a précipité la suspension de la séance parlementaire.

Le député a par la suite poursuivi l'esclandre sur Twitter, traitant ses adversaires de l'AKP de «chiens» qui s'étaient ligués contre lui.

«Il ne peuvent même pas se battre à cinq contre un. Soixante personnes m'ont attaqué en même temps, mais elles ont eu leur réponse», a-t-il écrit, ajoutant :  «Avec l'aide de Dieu, nous défendons les droits du peuple turc au Parlement. Peu importe le nombre de chiens de l'AKP que nous affrontons.»