D'anciens ennemis se sont rassemblés lundi pour commémorer le centième anniversaire du début de la Première Guerre mondiale, quand la Belgique, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont témoigné de leur réconciliation.

Le roi belge Philippe et la reine Mathilde ont accueilli le président allemand Joachim Gauck sous un ciel nuageux, à l'occasion d'une cérémonie organisée au monument commémoratif de Cointe, en banlieue de Liège.

L'Allemagne a envahi la Belgique, un pays neutre, le 4 août 1914, dans le cadre d'une attaque lancée contre la France. Le Royaume-Uni s'est joint au conflit quelques heures plus tard, marquant le début d'une guerre qui allait durer quatre ans.

Le président Gauck a reconnu qu'il était très difficile pour lui de s'adresser à la foule. Il devait se joindre, plus tard lundi, aux princes britanniques Harry et William pour une cérémonie similaire au cimetière de Saint-Symphorien.

Au Royaume-Uni, une cérémonie a été organisée à Glasgow, en Écosse, et une vigie à la bougie a eu lieu en soirée à l'abbaye de Westminster, à Londres.

La Première Guerre mondiale a fait au moins 14 millions de morts, soit cinq millions de civils et neuf millions de militaires provenant de 28 pays. Sept millions d'autres personnes sont restées handicapées. Le Canada pourrait avoir perdu jusqu'à 65 000 hommes.

Le premier ministre britannique David Cameron a voulu déboulonner le mythe selon lequel le conflit n'a été qu'un massacre sanglant sans fondements moraux.

«En dépit des pertes de vie énormes, de jeunes hommes se sont rassemblés autour d'une cause au début de la guerre, à savoir que l'Europe ne devait pas être dominée par une seule puissance. Qu'un pays, un petit pays comme la Belgique, ne pouvait pas être simplement effacé de la carte», a-t-il déclaré à la BBC.

La cérémonie de lundi revêtait une signification particulière puisque c'est à Liège que l'armée allemande a rencontré un premier obstacle, alors qu'elle s'attendait à défaire la France en quelques semaines seulement. La ville de Liège a tenu le coup beaucoup plus longtemps que prévu, ce qui a permis aux Alliés de s'organiser pour empêcher l'Allemagne de trop s'approcher de Paris.

Le président Gauck a admis que le plan allemand était «idiot» et déploré les gestes posés par les soldats allemands pendant les premières semaines de la guerre.

La désolation semée par le conflit devait permettre l'émergence éventuelle de l'Allemagne nazie.

Photo BRUNO FAHY, AFP