Huit soldats azerbaïdjanais ont été tués cette semaine dans des accrochages avec les forces arméniennes dans la zone frontalière, à proximité de la région du Nagorny-Karabakh que se disputent les deux pays depuis des décennies, a annoncé vendredi le ministère azerbaïdjanais de la Défense.

«Les forces armées arméniennes ont intensifié leurs efforts ces derniers jours (...) en attaquant les positions» des garde-frontières azerbaïdjanais, a indiqué le ministère dans un communiqué.

«Au cours des trois derniers jours, huit soldats azerbaïdjanais ont été tués dans des affrontements» avec des «groupes de diversion» en provenance d'Arménie, a-t-il précisé.

Pour leur part, les forces arméniennes ont affirmé avoir tué 14 soldats azerbaïdjanais lors d'un dernier accrochage survenu dans la nuit de jeudi à vendredi, les accusant d'avoir tenté de franchir illégalement la frontière et assurant n'avoir subi aucune perte de leur côté.

Les accrochages se multiplient ces derniers mois autour du Nagorny-Karabakh, les deux camps s'accusant de lancer des attaques qui ont provoqué la mort de plus de 14 soldats cette année avant ce nouvel affrontement.

Les États-Unis, qui réagissent régulièrement sur ce conflit, ont appelé vendredi soir «les parties à prendre des mesures immédiates pour faire baisser les tensions et respecter le cessez-le-feu».

«Il n'y a pas de solution militaire au conflit», a plaidé le département d'Etat dans un communiqué, assurant que ses diplomates «se tenaient prêts à contribuer à sceller un règlement durable».

Selon l'analyste militaire azerbaïdjanais Uzeir Jafarov, «des affrontements ouverts entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont multipliés, et les deux parties subissent des pertes».

«L'Azerbaïdjan n'a pas subi de telles pertes depuis mars 1994», a-t-il déclaré à l'AFP.

L'année dernière, près de 20 soldats des deux camps avaient été tués lors d'accrochages à la frontière.

Rattachée à l'Azerbaïdjan à l'époque soviétique, le Nagorny-Karabakh --une région séparatiste à majorité arménienne-- a été l'enjeu d'une guerre qui a fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994.

Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le statut de la région, qui reste une source de tension dans le Caucase du Sud, une zone stratégique située entre l'Iran, la Russie et la Turquie.