La justice russe a refusé vendredi d'arrêter l'opposant numéro un au Kremlin Alexeï Navalny, assigné à résidence et qui fait l'objet de plusieurs procédures judiciaires, rejetant un recours en ce sens du parquet russe.

Le tribunal Zamoskvoretski de Moscou a «refusé de donner suite au recours sur l'arrestation d'Alexeï Navalny», a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'opposant, Kira Iarmych.

«Pour nous, il est évident que c'est une affaire politiquement motivée, montée de toutes pièces», a-t-elle souligné.

Le parquet avait demandé d'arrêter M. Navalny, lors d'une audience à huis clos dans le cadre d'un procès pour détournement au détriment de la firme française de cosmétiques Yves Rocher, selon un proche de l'opposant, Nikolaï Liaskine.

Le parquet avait affirmé disposer de «preuves que M. Navalny avait utilisé internet» en infraction à son assignation à résidence, avait déclaré à l'AFP M. Liaskine en citant l'avocate d'Alexei Navalny, Olga Mikhaïlova.

«Même si Alexeï Navalny n'est pas arrêté, on lui fait savoir de cette manière qu'on pourra l'arrêter quand on le voudra», a ajouté M. Liaskine.

La prochaine audience, qui sera ouverte au public, a été fixée vendredi par le tribunal au 14 août.

Alexeï Navalny, blogueur et dénonciateur de la corruption des élites russes, est notamment accusé avec son frère Oleg d'avoir détourné 27 millions de roubles (800 000 $) au détriment de la firme Yves Rocher, ce qui pourrait leur valoir jusqu'à 10 ans de camp.

Assigné à résidence depuis février avec l'interdiction d'utiliser internet et le téléphone, cet avocat de formation est déjà sous le coup d'une condamnation en octobre 2013 à cinq ans de camp avec sursis, pour une autre affaire de malversations.

Opposant farouche au Kremlin, M. Navalny, 38 ans, rejette toutes les accusations qu'il qualifie de tentatives d'intimidation à son encontre.