Une boulangerie d'Irlande du Nord, tenue par une famille catholique, a refusé de confectionner un gâteau appelant à soutenir le mariage gai, au risque d'être poursuivie pour discrimination, a-t-on appris mardi.

La famille McArthur, propriétaire de la «Ashers Baking Company», a mis en avant ses croyances personnelles pour annuler la commande effectuée il y a quelques semaines par un militant pro-mariage homosexuel.

Celui-ci voulait qu'on décore le gâteau d'une réplique en frangipane d'Ernest et Bart, les personnages de la série 1, rue Sésame, sous le slogan: «Soutenez le mariage gai».

Mais Daniel McArthur, le gérant de l'entreprise qui compte six boulangeries et emploie 62 personnes, a estimé que les désirs en matière de confiserie du militant pro-mariage gai allaient «à l'encontre de nos croyances» et «certainement à l'encontre des «enseignements de la bible».

Dans une vidéo postée sur le site de l'Institut chrétien, une association qui oeuvre pour «la promotion de la religion chrétienne au Royaume-Uni», il a aussi rappelé que «l'Irlande du Nord considère toujours le mariage comme étant l'union entre un homme et une femme». Et que la province, contrairement à l'Angleterre et le Pays de Galles, n'a pas légalisé le mariage gai.

Il a donc décidé, après avoir consulté les responsables de ses différents magasins, de ne pas donner suite à la commande, quitte à s'attirer les foudres de la Commission de l'Égalité, saisie par le client mécontent quoique remboursé.

«Nous pensions que l'histoire allait s'arrêter là, mais environ six semaines plus tard nous avons reçu un courrier de la Commission de l'Égalité stipulant que nous avons eu une attitude discriminatoire à l'encontre du client pour des raisons d'orientation sexuelle. La Commission nous demande aussi comment nous envisageons de dédommager le client pour cette discrimination et indique qu'elle engagera une procédure juridique à défaut de réponse de notre part dans un délai de sept jours», a ajouté le jeune gérant de 24 ans.

Daniel McArthur s'est déclaré «très surpris» par ce courrier, d'autant que la maison a, dans le passé, déjà refusé des commandes lorsqu'elles impliquaient «des images pornographiques ou du langage ordurier».

Assistée juridiquement par l'Institut chrétien, la famille McArthur attend désormais la décision de la Commission de l'Égalité. Celle-ci a seulement confirmé l'envoi du courrier à la boulangerie et annoncé qu'elle allait «prendre en considération la réponse avant d'envisager toute nouvelle action».