L'Allemagne prévoit de mettre en place une taxe afin d'obtenir de l'argent des millions de conducteurs étrangers qui entrent au pays en voiture chaque année, a annoncé lundi le ministre des Transports.

L'Allemagne impose déjà une taxe pour les camions, mais, contrairement à plusieurs pays européens, pas pour les voitures. Aux yeux du ministre Alexander Dobrindt, il n'est pas juste que les conducteurs étrangers ne contribuent pas à l'entretien des routes.

M. Dobrindt prévoit introduire des autocollants payants en 2016 pour toutes les voitures utilisant les routes allemandes, et non pas seulement les autoroutes. Les conducteurs étrangers pourront obtenir des autocollants valides pendant un an, deux mois ou encore 10 jours à partir d'un site web ou dans les stations-service. L'option la plus abordable, le permis pour 10 jours, coûtera 14,53 $.

Les frais annuels varieront en fonction de la puissance du moteur des voitures et des normes environnementales, pour atteindre 127,84 $ en moyenne, tandis qu'une autre taxe sur les voitures sera réduite pour que les conducteurs allemands n'aient pas à payer davantage au total. Selon le ministre, les revenus devraient totaliser environ 3,6 milliards de dollars sur quatre ans.

Le Parti conservateur de M. Dobrindt, sis en Bavière et le plus petit partenaire de la coalition de la chancelière Angela Merkel, insiste sur la mise en place d'une taxe automobile pour les étrangers, et ce, malgré les hésitations des autres membres de la coalition. Plusieurs craignent que le système ne soit pas compatible avec les lois de l'Union européenne, puisque seuls les conducteurs étrangers paieront plus cher. Malgré tout, après avoir passé plusieurs mois à mettre son plan sur pied, M. Dobrindt se dit confiant que cela ne sera pas un problème.

De son côté, le bureau du commissaire européen au Transport, Slim Kallas, a dit voir «plusieurs éléments positifs» dans ce plan, mais qu'«il n'y aurait pas de feu vert ou de feu rouge de la part de Bruxelles avant que tous les détails soient connus et aient fait l'objet de discussions». La déclaration précise que les conducteurs étrangers ne devraient pas faire l'objet d'une discrimination directe.