Depuis le début de l'année, 9000 mineurs, dont plus d'un tiers non accompagnés d'adultes, ont débarqué sur les côtes italiennes sur un total de plus de 58 000 clandestins arrivés par la mer, a indiqué jeudi une étude de l'ONG Save The Children.

Selon les recoupements de cette association humanitaire, 3160 mineurs voyageant sans famille sont arrivés en Italie, principalement sur les côtes de Calabre et de Sicile, entre le 1er janvier et le 17 juin.

Ce sont au total 9000 enfants et adolescents de moins de 18 ans qui ont débarqué des bateaux de fortune que les passeurs sans scrupule proposent pour la traversée, souvent à partir des côtes libyennes.

Quelque 5300 femmes ont aussi fait la traversée, affirme l'association dans un rapport publié à la veille de la «Journée mondiale du réfugié» et consacré plus spécifiquement au sort des Syriens fuyant la guerre, et intitulé «La dernière plage. De la Syrie à l'Europe, en fuite de la guerre».

«Save The Children» a aussi révélé qu'une majorité des enfants accompagnés sur ces bateaux, la plupart d'âge très jeune - moyenne cinq ans -, étaient syriens, surtout depuis le début de l'année. Certains arrivent en Italie après de longues et périlleuses odyssées, avec des étapes notamment en Libye.

L'ONG cite le cas d'un des nombreux bateaux arrivés ces dernières semaines en Italie: sur 488 migrants à bord, 171 étaient des mineurs, dont 141 étaient des petites filles et des petits garçons syriens voyageant avec un de leurs parents.

Le sort des mineurs non accompagnés et sans ressources inquiète particulièrement les organisations humanitaires, notamment catholiques, très actives sur ce front. Certaines s'évaporent dans la nature après leur arrivée, et une crainte des ONG est qu'ils puissent être recrutés ou victimes des mafias et des trafics, notamment celui d'organes.

Des milliers de migrants ont trouvé la mort ces dernières années en tentant de traverser la Méditerranée. C'est après deux naufrages dramatiques que Rome avait décidé à l'automne l'opération «Mare Nostrum» qui a permis de sauver des milliers d'entre eux.

En raison d'une météo favorable et de l'insécurité croissante dans leur pays d'origine, mais également en Libye, leur point de départ, des milliers d'immigrés et réfugiés - Syriens, Érythréens, Centrafricains, habitants pauvres d'autres pays d'Afrique subsaharienne - ont débarqué récemment sur les côtes italiennes, essentiellement dans des ports siciliens submergés.

L'Italie demande à l'Union européenne et aux pays du Nord de l'UE une plus grande solidarité dans l'effort d'accueil de ces immigrés.