Un train sur trois en moyenne en région parisienne, un TGV sur deux ou trois selon les axes: le trafic était perturbé mercredi en France par une grève reconductible à l'appel de plusieurs syndicats.

À cette grève démarrée mardi soir, s'ajoutait un mouvement européen des taxis contre la concurrence des voitures avec chauffeurs (VTC). Plusieurs centaines de taxis ont notamment bloqué dans la matinée les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy.

Concernant les trains, sur les dessertes européennes, trois Thalys sur quatre circulent, et un train sur deux vers l'Espagne.

En revanche, les trains Eurostar vers l'Angleterre roulent normalement, ainsi que ceux vers l'Allemagne, selon la Société nationale des chemins de fer (SNCF).

La SNCF a prévu un dispositif «exceptionnel» d'information: SMS aux clients, volontaires dans les gares pour aider, numéros verts, invitations à reporter son voyage ou à pratiquer le covoiturage.

Le trafic était conforme au plan de circulation annoncé: un TGV sur deux sur les axes Nord et Est, et un sur trois sur les axes Atlantique, Sud-Est et province/province. En région parisienne, seulement un train régional sur trois en moyenne.

À la gare de Lille (nord), les usagers semblaient résignés. «J'ai dû changer de train, cela m'a coûté 34 euros (plus de 50 $) supplémentaires», a expliqué Jean-Philippe, qui vit à l'étranger, attendant avec un ami sur le parvis. Il devait tout de même réussir à rejoindre l'aéroport parisien de Roissy.

«Plus d'un cheminot sur deux est en grève», a estimé sur France Inter le secrétaire général du syndicat CGT-Cheminots Gilbert Garrel.

La grève est reconductible par périodes de 24 h, la poursuite ou non du mouvement devant être votée lors d'assemblées générales.

Destinée à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros, soit 65 milliards de dollars) et à préparer son ouverture totale à la concurrence, la réforme contestée par les syndicats prévoit de regrouper la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau.

Une réforme «indispensable» pour «sauver le rail», a plaidé mardi le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier.

Pour les syndicats, ce projet ne règle pas le problème de l'endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997.

La CGT-Cheminots s'oppose aussi à la «libéralisation du rail» qui, «dans tous les pays d'Europe où elle a été mise en place, a généré une baisse de qualité, de sécurité et une explosion des tarifs».

Pour «faire arrêter la grève», M. Cuvillier «n'a qu'à répondre à nos exigences et les cheminots reprendront le travail», a déclaré mercredi son secrétaire général, Gilbert Garrel.

Parallèlement, le mouvement des taxis ne faisait que compliquer davantage la circulation.

Suivant leur appel, 310 taxis se sont rassemblés à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, au nord de la capitale française, avant de rejoindre Paris via l'A1 où ils menaient des opérations escargot.

À l'aéroport d'Orly (sud de Paris), des véhicules ont également bloqué la prise en charge des clients avant de rejoindre Paris.

Une soixantaine de taxis ont voulu bloquer de leur côté l'entrée de l'aéroport de Marseille-Marignane (sud de la France), entraînant d'importants ralentissements jusqu'à l'intervention de la police.