Un ancien chef du groupe séparatiste basque ETA, Harriet Aguirre Garcia, a été arrêté vendredi à Saint-Sébastien (nord de l'Espagne), mais a été relâché samedi en raison d'une erreur, a affirmé une source à l'Audience nationale.

Harriet Aguirre Garcia, 35 ans, dit «Lukas», considéré comme un lieutenant de l'ex-chef de l'appareil militaire de l'ETA dit «Txeroki», a été arrêté «en vertu d'un mandat d'arrêt européen du 27 mai 2014 du tribunal d'instruction numéro un de l'Audience nationale», une haute juridiction espagnole, avait affirmé vendredi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Mais «le procureur et le juge de garde (ndlr, de l'Audience nationale) ont vérifié qu'il n'y avait actuellement aucun mandat d'arrêt contre lui et donc l'ont remis en liberté» samedi, a indiqué à l'AFP une source de l'Audience nationale.

Selon cette source, le tribunal numéro un de l'Audience nationale avait demandé l'extension d'un mandat d'arrêt émis par la France à l'encontre d'Harriet Aguirre Garcia.

Cette «demande avait été enregistrée dans la base de données de la police (espagnole) en tant que mandat d'arrêt» alors que la France n'a, pour l'heure, pas répondu, poursuit cette source.

«Lukas» avait été arrêté en octobre 2005 à Aurillac, dans le centre de la France. Il était alors considéré comme le numéro deux de l'appareil militaire du groupe armé et le chef des commandos de l'ETA.

Aguirre, qui avait fui l'Espagne après le démantèlement du commando Bakartxo, auquel il appartenait, était au moment de son arrestation un lieutenant du chef de l'appareil militaire de l'ETA de l'époque, Mikel Garikoitz Aspiazu Rubina, alias «Txeroki».

Il avait été remis en juin 2013, sur mandat d'arrêt européen, aux autorités espagnoles qui le recherchaient notamment pour «l'assassinat en mars 2001 de Froilan Elespe Inciarte», un élu de Lasarte (nord), selon le ministère de l'Intérieur.

D'après la presse, Harriet Aguirre Garcia était récemment sorti de prison, avant d'être arrêté vendredi.

Pour sa part, «Txeroki», arrêté le 17 novembre 2008, a été condamné en mars à 20 ans de réclusion criminelle par la Cour d'Assises spéciale de Paris, puis quelques jours plus tard à huit ans d'emprisonnement par le tribunal correctionnel de Paris.

L'ETA, rendu responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans de lutte armée pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre, classé organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne, avait annoncé le 20 octobre 2011 qu'il mettait définitivement fin à la violence.

Très affaibli, le groupe refuse néanmoins de se dissoudre et de rendre les armes, ce qu'exigent la France et l'Espagne, et demande des négociations sur le sort des prisonniers de l'ETA et de ses membres vivant encore dans la clandestinité.