Deux femmes et un homme ont été tués par balle et un homme grièvement blessé samedi après-midi dans une attaque contre le Musée Juif de Belgique, dans le centre historique de Bruxelles, suscitant un choc immense dans le pays ainsi qu'en Europe et en Israël.

«Toute porte à croire qu'il s'agit d'un attentat antisémite», a indiqué la ministre belge de l'Intérieur Joëlle Milquet, qui s'est rendue très vite sur les lieux du drame, au coeur du quartier touristique des Sablons, connu pour ses antiquaires et ses chocolatiers.

Aucun attentat à caractère antisémite n'a été recensé en Belgique depuis les années 1980, même si les associations juives dénoncent régulièrement la montée des discours antisémites. La communauté juive de Belgique compte environ 40 000 personnes, dont la moitié dans la région de Bruxelles et l'autre moitié à Anvers (nord).

La fusillade de Bruxelles est le résultat de «l'incitation à la haine permanente» contre les Juifs et Israël, a estimé le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

«On continue d'entendre des calomnies et des mensonges contre l'État d'Israël sur le sol européen, alors même que les crimes contre l'humanité et les actes meurtriers commis dans notre région sont systématiquement ignorés», a-t-il accusé.

Selon le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, c'est «une attaque contre les valeurs mêmes de l'Europe, ce que nous ne pouvons pas tolérer». «Aucune impunité contre le terrorisme», a exigé la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

L'attaque est survenue à la veille des élections législatives et européennes en Belgique.

«Tout est mis en oeuvre» pour «identifier et arrêter le ou les auteurs de ce drame», a assuré le premier ministre Elio Di Rupo.

Une personne ayant quitté les lieux en voiture a été interpellée en fin d'après-midi. Le parquet a indiqué en fin de soirée que cette personne, d'abord présentée comme «suspecte», était désormais considérée comme un simple témoin.

La police est à la recherche d'une personne surprise par les caméras de surveillance en train de quitter à pied le musée après la fusillade.

Un juge d'instruction a été saisi de l'affaire pour «assassinat».

L'attaque s'est produite peu avant 16h00 (10h00 heure du Québec) dans une petite rue, à une cinquantaine de mètres de la place du Sablon, où le Brussels Jazz Marathon, un festival de jazz très animé, battait son plein.

Selon des témoins, un homme qui portait «un sac noir» a ouvert le feu dans le hall d'entrée du musée.

Touchées «au visage ou au niveau de la gorge», deux femmes et un homme sont morts sur le coup ou peu après l'arrivée des secours, tandis qu'un homme était grièvement blessé. Emmené à l'hôpital, ses jours sont «en danger».

Les Belges «unis et solidaires» 

«Notre pays et tous les Belges, quelles que soient leur langue, leur origine ou leurs convictions, sont unis et solidaires face à cette attaque odieuse dans un lieu culturel juif», a déclaré Elio Di Rupo.

Les mesures de sécurité ont été renforcées aux abords des lieux fréquentés par la communauté juive, a expliqué à ses côtés la ministre de l'Intérieur.

«Ce sont quatre victimes innocentes qui sont touchées. Et c'est un lieu profondément symbolique qui est touché. Le gouvernement exprime tout son soutien à la communauté juive de notre pays», a déclaré M. Di Rupo, la mine grave.

Le président français François Hollande a exprimé «sa vive émotion» et «condamné avec la plus grande force» une «tuerie effroyable».

Le président du Congrès juif mondial, Ronald S. Lauder, a dénoncé un «acte haineux et terroriste». «Deux ans après les meurtres sauvages de Toulouse (France), il s'agit à nouveau d'un exemple de ce à quoi la haine et l'antisémitisme mènent», a estimé de son côté le Congrès juif européen.

«Acte ignoble»

«C'est évident qu'on pense à ça», expliqué le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, en évoquant l'affaire «Merah», du nom du Franco-Algérien qui avait tué quatre Juifs, dont trois enfants, et trois militaires à Toulouse, dans le sud-ouest de la France en 2012.

Le Conseil européen des Ouléma Marocains, qui siège à Bruxelles, a lui aussi dit son «indignation» devant un «acte ignoble».

«C'est un choc», a expliqué à l'AFP, au bord des larmes, Paul Opoczynski, un membre de la communauté juive de Bruxelles venu sur place.

«Cela nous inspire un grand chagrin. Nous sommes une petite communauté très tranquille. C'est un lâche attentat», a ajouté le vieil homme.

Un habitant du quartier, Alain Sobotik, était également «choqué» après avoir vu des corps sans vie. «Il y avait une jeune femme, avec du sang sur la tête. Elle tenait encore un dépliant dans les mains, on aurait dit une touriste», a-t-il expliqué.

Le Musée juif est un lieu culturel qui entend faire découvrir les visages multiples du monde juif. Une exposition consacrée aux Juifs d'Anvers s'y tient en ce moment.

Cet attentat intervient quinze jours après la tenue avortée dans une commune déshéritée de l'agglomération bruxelloise d'un «Congrès européen antisioniste», dont les orateurs invités étaient des antisémites notoires.

Le président français condamne «la tuerie effroyable» de Bruxelles

Le président français François Hollande a condamné samedi «la tuerie effroyable» au Musée Juif de Belgique, faisant part aux Belges de la «solidarité» de son pays.

Dans un communiqué diffusé samedi soir, M. Hollande «exprime sa vive émotion et condamne avec la plus grande force la tuerie effroyable intervenue au Musée Juif de Bruxelles».

Le chef de l'État ajoute qu'il «exprime l'entière solidarité de la France au peuple belge dans cette épreuve et adresse ses profondes condoléances aux familles des victimes».

Trois personnes ont été tuées et une a été grièvement blessée dans une fusillade samedi devant et dans le Musée Juif de Belgique, dans le centre de Bruxelles.

La fusillade résultat de «l'incitation à la haine» selon Nétanyahou

La fusillade au Musée Juif de Bruxelles, est le résultat de «l'incitation à la haine permanente» contre les Juifs et Israël, a affirmé samedi soir le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou.

«On continue d'entendre des calomnies et des mensonges contre l'État d'Israël sur le sol européen alors même que les crimes contre l'humanité et les actes meurtriers commis dans notre région sont systématiquement ignorés», a accusé M. Netanyahu dans un communiqué.

«Notre réponse à cette hypocrisie est de toujours établir la vérité et poursuivre une lutte sans répit contre le terrorisme», a ajouté le premier ministre, qui a assuré les familles des victimes qu'il partageait leur chagrin.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, chef d'un parti ultranationaliste, a accusé «l'activisme "propalestinien"», qui à nouveau, comme dans les époques les plus sombres, appelé à boycotter +les produits juifs+ et agit avec agressivité contre la seule démocratie du Moyen-Orient, d'être purement antisémite et rien d'autre».

Deux femmes et un homme ont été tués par balle samedi après-midi dans une attaque contre le Musée juif de Belgique, au centre de Bruxelles, suscitant un choc immense au sein de la communauté juive et dans l'ensemble du royaume à la veille d'importantes élections législatives et des élections européennes.