La justice italienne a annoncé jeudi l'arrestation de Claudio Scajola, plusieurs fois ministre dans divers gouvernements dirigés par Silvio Berlusconi, accusé d'avoir aidé un complice de la mafia calabraise Amedeo Matacena, à cacher ses biens et à fuir le pays.

Plusieurs autres personnes, dont la mère de M. Matacena et la secrétaire de M. Scajola, ont également été placées en état d'arrestation.

«De graves soupçons pèsent sur les personnes impliquées (...) qui ont, à travers leurs activités, aidé l'entrepreneur Matacena à cacher le fait qu'il détenait des biens» liés à la mafia calabraise, la 'Ndrangheta, «et à fuir à l'étranger», indique un communiqué du parquet antimafia de Reggio Calabria, dans le sud de la péninsule.

M. Matacena a été condamné définitivement à cinq ans de prison pour complicité avec la mafia.

Il est à l'heure actuelle en fuite et se trouve à Dubaï d'où M. Scajola aurait tenté de le faire sortir pour l'envoyer au Liban, selon les médias italiens.

M. Scajola a été arrêté à l'aube dans un hôtel de Rome et il est actuellement interrogé par la police au siège de la direction antimafia.

M. Scajola a été ministre de l'Intérieur, du Développement économique et de la mise en oeuvre du Programme de gouvernement dans divers gouvernements de Silvio Berlusconi, entre 2001 et 2010.

Il est connu en Italie surtout pour son implication dans deux scandales.

Le premier l'a contraint à démissionner en juillet 2002 de son poste de ministre de l'Intérieur après avoir qualifié de «casse-couilles» le professeur Marco Biagi, consultant du gouvernement, qui venait d'être assassiné en mars de la même année par les Brigades rouges (BR) après s'être vu retirer son escorte policière.

Il était ministre du Développement économique de 2008 à 2010 dans le dernier gouvernement Berlusconi, quand il a dû démissionner une nouvelle fois après des révélations sur son superbe appartement à Rome, avec vue sur le Colisée, qu'il affirmait avoir payé «seulement» 600 000 euros (910 000 $).

Des chèques pour 900 000 euros (près de 1 365 000 $) provenant d'un entrepreneur proche de son entourage et utilisés pour solder le prix de l'appartement ont été découverts cependant, faisant dire à M. Scajola que l'appartement avait été payé «à son insu».

Il est ainsi devenu la risée du pays et de nombreux commentaires satiriques ont fleuri sur ces propos.

Jeudi, Silvio Berlusconi s'est dit «peiné et désolé» après l'arrestation de Claudio Scajola, un ancien poids lourd de la droite dans la région de Ligurie (centre-ouest).