Le Britannique Max Clifford, ancien gourou des relations publiques, a été condamné vendredi à Londres à huit ans de prison pour des agressions sexuelles commises sur quatre adolescentes et jeunes femmes.

Cet homme de 71 ans est la première personnalité du show-biz condamnée au Royaume-Uni dans la vague de poursuites engagées à la suite de l'affaire Jimmy Savile, ancien animateur de la BBC décédé en 2011, au coeur d'un retentissant scandale d'agressions sexuelles révélé après sa mort.

Max Clifford avait été reconnu coupable lundi de huit chefs d'inculpation pour ces agressions commises entre 1977 et 1984, par le jury de la cour de Southwark à Londres.

Le juge a précisé que Max Clifford devait effectuer au minimum la moitié de sa peine en prison.

«Ces délits ont certes pu se passer il y a longtemps, à une époque où des comportements sexuels inappropriés étaient plus susceptibles d'être tolérés, mais vos délits n'avaient rien d'une bagatelle, ils étaient très graves», a déclaré le juge Anthony Leonard à l'accusé en prononçant la condamnation.

«La raison pour laquelle ces (délits) n'ont pas été révélés plus tôt est liée à votre caractère dominateur et à votre position dans le monde du divertissement, qui conduisaient vos victimes à penser que vous étiez intouchable, ce que vous pensiez aussi à mon avis», a ajouté le magistrat.

À son arrivée vendredi matin au tribunal, Max Clifford avait affirmé «maintenir tout ce qu'il a dit depuis 17 mois», reconnaissant que ce n'était «pas le meilleur jour de sa vie», avant de poser devant les photographes, en expert aguerri des médias.

Arrêté début décembre 2012 puis remis en liberté, Max Clifford, qui a fait fortune en représentant des célébrités comme O.J. Simpson et Dodi Al-Fayed, n'a cessé de nier les charges pesant contre lui.

Max Clifford est la première personnalité à être condamnée dans le cadre de l'opération Yewtree, une enquête visant une série de célébrités britanniques du show-business poursuivies pour des affaires d'agressions sexuelles ou viols remontant souvent aux années 1960, 1970 ou 1980.

Ce scandale retentissant n'a émergé qu'en 2012, après la mort de Jimmy Savile, et concerne des centaines d'agressions sexuelles et de viols.