Le gouvernement turc est prêt à reprendre les négociations avec les dirigeants du réseau Twitter le mois prochain, à Dublin, a annoncé jeudi la chaîne de télévision turque CNN-Turk.

L'autorité turque des Télécoms a ouvert ce mois-ci des négociations avec des dirigeants de Twitter après le blocage en mars de l'accès à la plateforme de microblogage dont le siège est à San Francisco, par les autorités turques.

Cette nouvelle session de négociations, à laquelle doit particiciper le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, est programmée pour la deuxième semaine de mai, selon la chaîne de télévision.

M. Erdogan avait exigé que Twitter ouvre un bureau de liaison en Turquie et paie des impôts mais la société de microblogage --qui compte près de 12 millions d'abonnés en Turquie-- a décliné, refusant d'ouvrir une représentation dans un pays où elle était interdite.

«N'importe quelle compagnie émettrait des réserves sur un climat d'investissement dans lequel son service a été interdit», avait estimé le vice-président de Twitter Colin Crowell au terme d'une visite de trois jours en Turquie.

Au cours de ce séjour, la délégation de l'entreprise américaine avait rencontré plusieurs hauts responsables turcs pour évoquer les tensions suscitées par la décision du premier ministre Erdogan d'interdire l'accès au réseau de microblogage, sur lequel ont été largement diffusés des enregistrements de conversations téléphoniques mettant en cause le régime turc dans un vaste scandale de corruption.

Cette décision avait suscité une telle avalanche de critiques en Turquie et à l'étranger qu'Ankara s'était vu contrainte de lever le blocage de Twitter au bout de deux semaines après un arrêt de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction turque.

Furieux, M. Erdogan a accusé la semaine dernière les réseaux sociaux d'«évasion fiscale», ce que Twitter a catégoriquement démenti.