La chambre basse du Parlement russe a adopté mardi plusieurs lois renforçant le contrôle des autorités sur les blogues, en plein tour de vis sur l'internet russe, ainsi que les sanctions pour «troubles massifs», un chef d'accusation visant plusieurs opposants.

La Douma a adopté en troisième et dernière lecture une loi conférant aux blogues les mêmes obligations qu'aux médias, figurant dans un paquet de lois «anti-terroristes».

Selon le texte, tout blogueur dont le site est consulté par plus de 3000 visiteurs par jour doit se signaler auprès de l'autorité de contrôle des médias, Roskomnadzor, et conserver toutes ses données pendant six mois.

Les blogueurs, qui doivent publier leur nom sur leur site, sont aussi tenus de vérifier la véracité de leurs informations et d'indiquer un âge limite approprié pour leurs visiteurs.

Selon la loi, Roskomnadzor, qui a bloqué en mars l'accès à plusieurs sites d'informations critiques contre le Kremlin, doit établir une liste des blogues les plus populaires.

Ceux-ci devront se conformer à leurs nouvelles obligations d'ici dix jours, sous peine d'amendes allant jusqu'à 500 000 roubles (15 420 $ CAN).

Une autre loi adoptée mardi double aussi la peine minimale pour participation aux troubles massifs à l'ordre public, qui passe de 4 à 8 ans de prison, un chef d'accusation visant actuellement plusieurs opposants russes, dont le leader du Front de Gauche Sergueï Oudaltsov.

En outre, «suivre des cours pour organiser des troubles massifs ou y participer» peut être puni de 5 à 10 ans de prison, avec une amende allant jusqu'à 500 000 roubles.

Ce texte renforce par ailleurs les pouvoirs du Service fédéral de sécurité russe (FSB, ex-KGB), facilitant notamment les fouilles de personnes soupçonnées de vouloir commettre des délits ou des actes terroristes.