L'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi purgera sa condamnation à un an de détention sous forme de travaux d'intérêt général (TIG) -travaux communautaires-, a décidé mardi le tribunal d'application des peines de Milan (nord) dans un jugement publié par les médias.

L'ex-Cavaliere a été condamné définitivement en août dernier à quatre ans de prison, dont trois amnistiés pour fraude fiscale (procès Mediaset). Ses avocats avaient demandé la semaine passée qu'il bénéficie du régime des TIG plutôt qu'être assigné à domicile, ce qui lui donne beaucoup plus de liberté de mouvement.

En raison de son âge (77 ans) et du fait qu'il ne s'agit pas d'un crime de sang, M. Berlusconi ne risquait pas la prison, mais l'assignation à domicile qui est très contraignante. Elle aurait limité fortement ses déplacements, les réunions politiques auxquelles il aurait pu participer et l'aurait obligé à signer régulièrement au commissariat de police.

Le «tribunal de surveillance» milanais a en revanche décidé que M. Berlusconi devra se rendre une fois par semaine, seulement, dans un centre médicalisé pour handicapés et personnes âgées dépendantes dans la banlieue de Milan, à Cesano Boscone (20 000 habitants). Il devra y rester «au moins quatre heures».

L'ex-Cavaliere ne devra pas quitter la Lombardie (région de Milan), mais sera autorisé à se rendre du mardi au jeudi à Rome, comme l'avait demandé celui qui reste président du parti Forza Italia (centre droit). «Il devra être de retour à son domicile à 23 h le jeudi même», a précisé dans sa décision, le président du tribunal, Pasquale Nobile de Santis.

Les avocats de M. Berlusconi ont exprimé dans un communiqué leur «satisfaction pour la décision du tribunal de surveillance» qu'ils ont qualifiée «d'équilibrée eu égard aussi aux activités politiques du président Berlusconi».

Même s'il est inéligible en raison de sa condamnation et déchu de tout mandat public, M. Berlusconi tient beaucoup à participer activement à la campagne de Forza Italia pour les élections européennes du 25 mai, alors que cette formation est en perte de vitesse.

Selon de récents sondages, le Parti démocrate (PD) de gauche du chef du gouvernement Matteo Renzi caracole en tête des intentions de vote à plus de 30 % (31 à 34 %), loin devant FI qui plafonne autour des 21 - 22 % et risque d'être supplanté par le Mouvement cinq étoiles (M5S), le parti contestataire et anti-politique du comédien Beppe Grillo.