Au moins 4000 personnes se sont réunies dimanche dans le centre de Moscou pour réclamer la liberté d'expression et dénoncer la censure dans le pays, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les manifestants, réunis près de l'avenue Sakharov, dans le centre de la capitale, brandissaient des pancartes où il était écrit «Nous aimons TV Dojd», en référence à la principale chaîne d'opposition russe menacée de fermeture.

Sur d'autres affiches, il était écrit «Honte aux médias qui mentent» ou bien «Rendez-nous la liberté d'expression».

«À la télévision, on ne voit que des mensonges», a estimé un manifestant Sergueï, estimant notamment que la couverture de la crise en Ukraine était biaisée en Russie.

«On est habitué à croire la radio ou la télévision. (...) Mais malheureusement aujourd'hui les gens se trompent (en faisant confiance à ces médias) et cela m'inquiète», a renchéri Marina, une autre protestataire.

Lors de cette manifestation, baptisée «Marche de la Vérité», les opposants ont également dénoncé la répression politique en cours, selon eux, dans le pays.

Nombre de manifestants brandissaient ainsi des portraits des «prisonniers de l'affaire Bolotnaïa», ayant été emprisonnés après avoir participé en mai 2012 à une manifestation à la veille de l'investiture de Vladimir Poutine au Kremlin pour un troisième mandat, qui avait dégénéré en heurts, dont l'origine reste controversée.

La justice russe a condamné en février sept d'entre eux à des peines allant jusqu'à quatre ans de camp pour des violences lors de cette manifestation, un jugement dénoncé par l'opposition et les défenseurs des droits de l'homme et critiqué par l'Union européenne.

La Russie est régulièrement accusée par les organisations de défense des droits de l'homme d'atteintes à la liberté d'expression.

Récemment, plusieurs sites d'opposition ont vu leur accès bloqué et d'autres médias, tels que Dojd, se disent menacés de fermeture. En mars, la rédactrice en chef du site internet d'information le plus ancien et le plus lu de Russie, Lenta.ru, connu pour sa couverture détaillée de l'opposition au président Vladimir Poutine, a été congédiée pour «diffusion de matériaux à caractère extrémiste».