Le chef de l'État sortant Gjorge Ivanov et le candidat de l'opposition se retrouveront au deuxième tour de l'élection présidentielle en Macédoine, le 27 avril, selon des résultats partiels donnés dimanche à l'issue du premier tour.

M. Ivanov, qui représentait le parti conservateur au pouvoir (VMRO-DPMNE), est arrivé en tête avec 51,8% des voix, d'après des résultats officiels portant sur 70% des bulletins de vote dépouillés, devançant celui qui défendait les couleurs de l'opposition de gauche (SDSM), Stevo Pendarovski, en deuxième position avec 36,3% des voix, et les deux autres candidats en lice.

Mais le taux de participation ayant été d'environ 50%, un deuxième tour sera nécessaire car, pour s'imposer dès dimanche, il lui aurait fallu obtenir les voix de plus de la moitié des 1,7 million d'électeurs inscrits sur les listes, en vertu de la loi électorale.

«Nous comptons sur un soutien encore plus important au deuxième tour», a dit à la presse Vlatko Gjorvev, un responsable du parti au pouvoir.

Le mandat présidentiel est de cinq ans et le chef de l'État jouit de pouvoirs symboliques.

Le 27 avril, en même temps que le deuxième tour de la présidentielle, se dérouleront des élections législatives anticipées.

Le vote a été marqué par la grave situation économique que connaît ce pays des Balkans où le chômage frappe plus de 28% de ses deux millions d'habitants.

La Macédoine a enregistré une chute de 0,4% de son PIB en 2012 mais celui-ci a rebondi de 3,1% en 2013 grâce au secteur du bâtiment et aux exportations. Les autorités tablent sur une croissance de 3% en 2014.

Le différend avec la Grèce bloque la marche vers l'UE et l'Otan 

L'opposition affirme que le principal obstacle sur la voie de l'intégration à l'Union européenne et à l'Otan est lié à la dispute avec la Grèce sur le nom même de cette ex-république yougoslave, indépendante depuis 1991 et candidate à l'adhésion à l'UE depuis 2005.

La Grèce dénie à sa voisine le droit d'user du nom de Macédoine, porté par sa région nord et qu'elle juge historiquement grec, et propose une appellation comportant un déterminant géographique comme «Macédoine du Nord», mais refuse qu'elle ne s'applique qu'aux seules relations bilatérales, comme le souhaite Skopje.

L'opposition réclame des élections législatives anticipées depuis environ un an, accusant la coalition au pouvoir de ne pas être en mesure de surmonter les difficultés économiques et politiques auxquelles le pays est confronté.

«J'en ai assez de tous les politiciens. Ils ne font que des promesses vides de contenu», a dit Ibrahim Veli, un retraité de 62 ans.

Le leader du VMRO-DPMNE, le Premier ministre, Nikola Gruevski, est au pouvoir depuis 2011, à la tête d'une coalition avec une formation albanaise, l'Union démocratique pour l'intégration (DUI).

Selon un dernier sondage, au scrutin du 27 avril, le parti au pouvoir obtiendrait 59 des 123 sièges du Parlement, contre 36 sièges pour l'opposition.

Les relations entre Albanais et Macédoniens sont épisodiquement marquées par des tensions depuis un conflit de sept mois ayant opposé en 2001 les forces gouvernementales à la guérilla albanaise de Macédoine.

Le conflit s'était conclu par un accord de paix en août 2001, prévoyant des droits accrus pour la minorité albanaise qui représente environ 25% des deux millions d'habitants de la Macédoine.