Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a confirmé vendredi son appétit pour l'élection présidentielle d'août en réaffirmant son soutien à la règle de son parti qui l'obligera à quitter la tête du gouvernement après les législatives de 2015.

«Je suis en faveur de la règle des trois mandats maximum», a déclaré M. Erdogan devant la presse, avant une visite officielle en Azerbaïdjan.

Les statuts de son Parti de la justice et du développement (AKP) interdisent aux élus d'effectuer plus de trois mandats successifs.

Le chef du gouvernement a également estimé prématurée toute décision sur son éventuelle candidature à la présidentielle. «Je suis d'accord avec le président (Abdullah Gül), nous prendrons une décision après en avoir discuté ensemble».

M. Erdogan a enfin écarté toute idée d'avancer les élections législatives et de les jumeler avec le scrutin présidentiel. «Jamais d'élections anticipées. C'est un principe de notre parti. Nous devons continuer notre travail».

L'élection présidentielle se déroulera pour la première fois au suffrage universel direct les 10 et 24 août.

Malgré les graves accusations de corruption qui pèsent sur lui et son régime, M. Erdogan a emporté haut la main les élections municipales de dimanche, confirmant ainsi son règne sans partage sur le pays depuis 2003.

Le premier ministre a déjà suggéré à plusieurs reprises son intérêt pour le poste de chef de l'État.

L'actuel président Abdullah Gül n'a lui non plus pas dévoilé ses intentions. Compagnon de route du chef du gouvernement, M. Gül n'hésite plus depuis des mois à manifester ses différences et à prendre ses distances avec les positions intransigeantes du premier ministre, au point d'être présenté comme un rival potentiel.