Un millier d'immigrants ont tenté de s'approcher pour passer la frontière entre le Maroc et l'Espagne dans l'enclave de Melilla, a annoncé jeudi la préfecture qui souligne une «extrême pression migratoire» sur Melilla.

«Durant la nuit, la Garde civile a repéré un groupe de plus de 1000 immigrants s'approchant de la frontière» depuis le Maroc, a affirmé la préfecture dans un communiqué.

«L'important dispositif anti-intrusion déployé par l'Espagne et le Maroc dans le périmètre frontalier les a empêchés de parvenir jusqu'à la frontière», constituée d'une triple barrière grillagée.

Un groupe de trente migrants, qui était parvenu à s'approcher plus près, dans la zone de Villa Pilar, «a été dispersé par les forces marocaines», ajoute la préfecture.

«L'importante colonne d'immigrants en direction de Melilla depuis le mont Gurugu, au Maroc, souligne l'extrême pression migratoire subie par la ville en raison de son rôle de frontière entre l'Europe et le continent africain», souligne la préfecture espagnole.

Le 18 mars, un demi-millier d'immigrants subsahariens avaient pénétré à Melilla, lors de l'assaut le plus massif depuis 2005 dans cette ville, débordée par une extrême pression migratoire.

Alors que plus d'un millier de migrants ont franchi la frontière à Melilla depuis février, le centre d'accueil gouvernemental est totalement débordé. Ses installations hébergent environ 1800 personnes pour 480 places.

Pour réduire la surpopulation du centre, les autorités entendent «intensifier» le transfèrement d'immigrants, dont des dizaines ont déjà été transportés vers d'autres centres sur la péninsule espagnole.

Les autorités réfléchissent également «à la façon de procéder en cas d'urgence due à de nouvelles arrivées massives», envisageant l'utilisation provisoire de nouvelles installations, dont une ancienne caserne.

128 migrants secourus par la Marine italienne

Cent vingt-huit migrants, en provenance d'Égypte, d'Érythrée, du Soudan et de Syrie, ont été secourus en mer mercredi par la Marine italienne au sud-est de la Sicile, a-t-on appris jeudi.

Ces migrants, qui se trouvaient à bord d'une embarcation en difficulté au large du Cap Passero à la pointe de la principale île de Sicile, ont été repérés par un hélicoptère de la Marine, dans le cadre de l'opération Mare Nostrum, lancée à l'automne dernier par les autorités italiennes en Méditerranée.

Parmi les réfugiés, qui ont ensuite été transférés à bord du navire San Giorgio, se trouvaient 8 femmes, dont deux sont enceintes, et 13 enfants, a précisé la Marine militaire italienne dans un communiqué.

Le bateau s'est ensuite dirigé vers le port sicilien d'Augusta où il est attendu jeudi en fin de matinée.

La semaine dernière, en trois jours, près de 4500 immigrés et demandeurs d'asile avaient débarqué en Sicile, avait précisé l'Organisation internationale des migrations (OMI).

La plupart, partis à bord d'embarcations de fortune, arrivent des côtes libyennes, profitant d'une météo clémente et de la situation anarchique dans le pays.

Mardi, 85 migrants, des Égyptiens et des Syriens pour la plupart, dont 40 mineurs et deux femmes, avaient débarqué dans le port de Rocella Jonica, en Calabre, après avoir été secourus en mer par une vedette de la Marine. Les migrants ont dit avoir voyagé pendant une semaine sans savoir de quel port ils seraient partis.

Depuis le début de l'année, 10 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes: plus de dix fois plus que sur la même période de 2013 (900), selon le Conseil italien des réfugiés (CIR).

Photo MARINA MILITARE ITALIANA, AFP