Les États-Unis et l'Union européenne doivent confirmer mercredi leur volonté de faire front contre la Russie sur l'Ukraine, et redonner de l'élan à l'accord de libre échange transatlantique, à l'occasion de la première visite de Barack Obama à l'UE et en Belgique.

Le président américain, arrivé mardi soir à Bruxelles, doit y séjourner moins de 24 heures, avant de poursuivre sa tournée européenne en Italie.

Mais c'est une première. Le dernier sommet UE/États-Unis avait eu lieu en 2011 à Washington, et la capitale européenne avait parfois le sentiment d'être boudée par Barack Obama. «C'était le moment de faire un sommet à Bruxelles, pas à Washington ou ailleurs», a souligné une source européenne.

La réunion, en milieu de journée, sera l'occasion pour M. Obama et les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso, de réaffirmer leur détermination sur la crise ukrainienne.

Les dirigeants du G7 ont annulé le sommet du G8 prévu début juin à Sotchi, et convoqué un sommet excluant la Russie aux mêmes dates à Bruxelles. L'Union européenne accueillera ainsi pour la première fois ce forum des principales puissances occidentales.

Lors de leur réunion extraordinaire à La Haye, les pays du G7 ont en outre prévenu Moscou qu'ils étaient prêts en cas d'escalade à prendre des sanctions économiques, dans les secteurs de l'énergie, de la finance, des ventes d'armes et du commerce.

L'Ukraine sera aussi au menu d'un entretien mercredi après-midi entre Barack Obama et le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen. Mardi, le président américain a estimé que l'attitude de la Russie de Vladimir Poutine n'était pas un signe de «force» mais de «faiblesse».

Au moment où Américains et Européens serrent les rangs face à la Russie, le sommet devrait être l'occasion de confirmer l'engagement des deux parties à progresser dans leurs négociations pour un vaste accord de libre échange (TTIP).

Ne pas perdre l'élan

Alors que l'UE veut réduire sa forte dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, ses dirigeants ont évoqué la semaine dernière la possibilité de faciliter les exportations de gaz de schiste américain, dans le cadre des négociations sur le TTIP.

Le 4e cycle de discussions s'est conclu il y a près de deux semaines à Bruxelles sans réelle percée sur plusieurs dossiers sensibles. «Il est important que les deux parties réaffirment leur engagement d'aboutir à un accord ambitieux», a affirmé le week-end dernier le représentant américain au Commerce, Michael Froman, en souhaitant que l'UE «ne perde pas son élan» en cette année de renouvellement de ses principales institutions.

M. Froman a fait le lien avec la crise ukrainienne en estimant qu'elle avait mis en évidence l'importance de la «relation transatlantique». Une nécessité que devrait confirmer Barack Obama mercredi après-midi lors d'un discours dans un lieu culturel emblématique de la capitale belge.

La confiance entre l'UE et les États-Unis a été mise en mal ces derniers mois par l'affaire d'espionnage massif par les Américains. M. Obama s'est engagé au début de l'année à réformer la collecte des données téléphoniques, en rognant sur les pouvoirs de la puissante NSA, et à ne plus espionner les dirigeants des pays étrangers. Mais ces annonces ont été accueillies avec scepticisme en Europe.

Le président américain a confirmé mardi qu'il examinait une réforme qui mettrait fin au stockage des données téléphoniques par l'État, et répondrait ainsi, selon lui, aux «principales inquiétudes».

Mercredi matin, Barack Obama doit se rendre à Waregem, en Flandre (nord), pour une cérémonie en présence du roi des Belges, Philippe, et du Premier ministre, Elio Di Rupo, dans le seul cimetière américain de la Première guerre mondiale en Belgique.