Le leader de la rébellion armée dans le Caucase, Dokou Oumarov, ennemi numéro un du Kremlin, est mort, a annoncé mardi le site islamiste kavkazcenter.com en citant «le commandement de l'Émirat du Caucase» et sans donner aucune précision.

Le communiqué, publié au nom du «commandement de l'Émirat du Caucase», ne donne aucune indication sur les circonstances de sa mort.

Le chef des islamistes du Caucase apparaissait régulièrement dans des vidéos postées sur kavkazcenter.com pour revendiquer des attentats ou menacer les autorités russes sans que l'on ne puisse jamais identifier l'endroit où il se trouvait.

Issu des rangs des rebelles tchétchènes qui ont combattu les forces russes pour l'indépendance de la Tchétchénie, Dokou Oumarov a abandonné en 2007 la cause indépendantiste pour l'islamisme, en s'autoproclamant à la tête d'un «émirat du Caucase».

Il a appelé au djihad en Russie et revendiqué l'attentat-suicide à l'aéroport Moscou-Domodedovo qui avait fait 37 morts le 24 janvier 2010 et d'autres opérations meurtrières, parmi lesquelles deux attentats-suicides qui avaient fait 40 morts le 29 mars 2010 dans le métro de Moscou.

En 2011, les États-Unis ont indiqué qu'ils offriraient cinq millions de dollars à tout informateur qui permettrait de le localiser.

Il avait appelé en juillet à «empêcher par tous les moyens» la tenue des JO d'hiver à Sotchi.

Dokou Oumarov revendiquait être à la tête de la rébellion armée du Caucase dont l'objectif est l'instauration d'un état islamiste dans cette région de Russie où la population est majoritairement musulmane.

Cette rébellion agite le Caucase depuis la fin de la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces fédérales russes et indépendantistes.

Le mouvement indépendantiste tchétchène s'était peu à peu islamisé, débordant de plus en plus hors des frontières de la petite république, pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans d'autres républiques du Caucase du Nord (Daguestan, Kabardino-Balkarie, Ingouchie).

Dokou Oumarov a été donné pour mort à plusieurs reprises dans le passé, sans que cette information ne soit confirmée par la suite.

En janvier dernier, le président tchétchène, Ramzan Kadyrov avait affirmé avoir la certitude «à 99,9 %» que Dokou Oumarov était mort, mais les services secrets russes n'avaient pas confirmé cette information.