Le ministre estonien des Affaires sociales, Taavi Roivas, 34 ans, a été désigné vendredi comme nouveau premier ministre et deviendra ainsi le plus jeune chef de gouvernement dans l'Union européenne.

M. Roivas succèdera au vétéran Andrus Ansip, qui avait démissionné le 4 mars après neuf ans à la tête de l'exécutif.

«J'attends que le nouveau gouvernement fasse preuve d'un plus grand dynamisme social, avec la volonté d'écouter toutes les parties, et qu'il soit prêt à des compromis», a déclaré le président estonien, Toomas Hendrik Ilves, en annonçant son choix.

«Notre objectif est de former rapidement un nouveau gouvernement majoritaire. Il s'emploiera à accroître le pouvoir d'achat des Estoniens de façon à ce que tout le monde puisse profiter des succès de l'Estonie», a déclaré de son côté le premier ministre désigné.

«La sécurité est bien sûr parmi nos priorités», a-t-il ajouté, alors que les pays baltes sont préoccupés par d'éventuelles retombées de la crise ukrainienne.

Le choix de M. Roivas constitue une surprise, même s'il est considéré comme un protégé de M. Ansip. Son nom n'est apparu qu'après le retrait inattendu de la candidature de Siim Kallas, commissaire européen et ancien premier ministre.

En présentant sa démission, Andrus Ansip, 57 ans, avait laissé entendre qu'il serait candidat au poste de commissaire européen estonien dans la future Commission issue des élections européennes de mai.

La démission de M. Ansip visait à permettre de relancer la popularité en berne de la coalition gouvernementale, dans la perspective des élections de 2015.

Composé du parti de la Réforme de M. Ansip et du parti Pro Patria (centre droit), la coalition dispose actuellement de 55 voix sur 101 au Parlement.

«Le Parti de la Réforme doit renforcer sa popularité s'il veut remporter ces élections au printemps 2015. Avec le gouvernement actuel, ce serait très difficile», estime l'analyste Juhan Kivirahk.

Selon un sondage de l'institut Emor, les formations d'opposition, le Parti du Centre et les sociaux-démocrates, sont crédités respectivement de 27 % et 26 % d'intentions de vote, devant le parti de la Réforme (21 %) et son allié Pro Patria (19 %).

Tout comme M. Ansip, Taavi Roivas est considéré comme un homme d'action, plein d'assurance et de confiance en lui, avec un penchant pour des décisions audacieuses.