Beppe Grillo, chef du Mouvement cinq Étoiles (M5S) contestataire et anti-partis, a été condamné lundi par le tribunal de Turin (nord-ouest) à quatre mois de prison ferme pour avoir brisé les scellés du chantier du TGV Lyon-Turin.

Le procureur avait requis une peine de neuf mois de prison à l'encontre de l'ancien humoriste.

Onze autres militants opposés à la construction de cette ligne ont également été condamnés à des peines allant jusqu'à neuf mois de prison. Dix autres ont été relaxés.

«Votre solidarité est d'une grande aide. Je n'abandonnerai pas. C'est nous qui vaincrons», a déclaré Beppe Grillo sur son compte Twitter.

Son avocat et neveu, Me Enrico Grillo, a quant à lui expliqué qu'il attendait «les motivations du tribunal avant de prendre la décision de faire appel ou non».

Pour le dirigeant historique des «No-TAV» (No al treno alta velocità, non au TGV en italien), Alberto Perino, condamné lui aussi lundi à quatre mois de prison ferme, «une condamnation aussi lourde, pour un délit de ce type, est un cas unique en Italie».

«Cela illustre bien le climat de chasse aux sorcières qui existe», a-t-il souligné.

À la lecture de la sentence, une partie du public s'est levée pour brandir une banderole demandant «Que l'on cesse de faire main basse sur le Val de Suse» (nord-ouest), où passera la ligne ferroviaire.

Le 15 janvier dernier, trois responsables du mouvement opposé au TGV Lyon-Turin avaient été condamnés à verser près de 200 000 euros (près de 306 000 $) de dommages et intérêts pour avoir mené des actions contre le chantier.

Lancé en 2001, le projet a pris du retard et sa mise en service est prévue au plus tôt en 2025/26.

Selon ses promoteurs, cette «autoroute ferroviaire», projet stratégique dans le cadre du réseau européen, doit permettre de libérer les routes d'un million de camions par an et d'éviter l'émission de trois millions de tonnes de CO2 par an.

Jugé en revanche trop coûteux, destructeur de l'environnement et inutile par ses détracteurs, ce projet a été la cible de nombreuses attaques, avec des manifestations parfois violentes côté italien.