Le Sénat italien a été accepté mercredi en tant que partie civile dans le procès de l'ex-chef du gouvernement Silvio Berlusconi à Naples (sud de l'Italie) pour corruption de sénateur.

Le tribunal de Naples a rejeté en revanche la constitution en tant que parties civiles du parti politique Italie des valeurs (IDV) de l'ancien juge anti-corruption Antonio Di Pietro et de l'association de consommateurs Codacons, renvoyant les autres décisions d'ordre technique à la prochaine audience fixée au 12 mars.

«Il s'agit d'un devoir moral», avait affirmé début février Piero Grasso, président de la chambre haute italienne, en annonçant la décision de constituer le Sénat partie civile dans ce procès, malgré un avis défavorable d'une commission parlementaire.

L'affaire remonte aux élections législatives de 2006, remportées de justesse par la coalition hétéroclite de gauche dirigée par Romano Prodi qui n'avait que quelques voix de plus que Silvio Berlusconi au Sénat.

Quelques mois à peine après les élections, Sergio De Gregorio, l'un des sénateurs élus dans l'un des partis de la coalition de M. Prodi, l'IDV, avait quitté son camp, passant chez Silvio Berlusconi.

Rendant encore plus fragile la majorité qui soutenait M. Prodi, il avait ainsi accéléré la chute du gouvernement de gauche qui jeta l'éponge en 2008, moins de deux ans après le scrutin.

Selon le parquet, le Cavaliere a versé trois millions d'euros, dont deux en espèces, à Sergio De Gregorio pour le débaucher. Ce dernier l'a reconnu devant des magistrats et même dans la presse.