Des milliers de manifestants ont battu lundi le pavé de la capitale islandaise Reykjavik pour exiger un référendum sur la candidature d'adhésion à l'Union européenne, initialement promis par le gouvernement mais enterré vendredi.

Les deux partis eurosceptiques au pouvoir ont néanmoins dû reporter l'adoption d'un projet de loi demandant au gouvernement de «retirer la candidature à une adhésion à l'UE» déposée par le pays en 2010, car les partis de l'opposition se sont plaints de l'absence de temps dévolu au débat sur la question.

La décision du gouvernement a été vivement contestée tant par les partisans de l'UE que par les eurosceptiques, qui ont estimé que le ministre des Affaires étrangères Bragi Sveinsson avait trahi sa promesse.

Quelque 3500 manifestants se sont massés à l'extérieur du parlement lundi, selon la police, pour le plus grand rassemblement contestataire depuis la crise financière de 2009. Ils ont exigé que le gouvernement honore sa promesse de l'élection de mai et organise un référendum sur l'adhésion à l'UE.

Un manifestant a affirmé à l'édition en ligne du journal Morgunbladid que l'Islande devait rejoindre l'UE pour éviter l'isolement.

«Nous ne devrions nous retirer des négociations pour l'adhésion que lorsque la majorité du peuple l'aura voulu», a jugé Natan Kolbeinsson.

Les négociations d'adhésion entre l'Islande et l'UE bloquent depuis des années sur la question des quotas de pêche.

Les divergences se sont accentuées en septembre lorsque l'UE a menacé d'adopter des sanctions commerciales si l'Islande ne réduisait pas ses quotas de pêche de maquereau. Le même mois, l'Islande annonçait son retrait des négociations d'adhésion pour une durée indéterminée.

La majorité des électeurs islandais sont opposés à l'adhésion à l'UE. Ses partisans, dont une majorité des sociaux-démocrates et une minorité au sein des partis gouvernementaux, voient comme principal avantage à une adhésion la possibilité d'adopter l'euro à terme, ce qui pour eux contribuerait à la stabilité de l'économie de l'île.